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NTB-NTT Une autre Indonésie

Après un débarquement bien désordonné, je me régale à parcourir la route. Les bords sont parsemés de maisons traditionnelles. Sumba donne le ton de suite : ici, nous avons à faire à ce qu’il y a de plus « ancestral ». Il y a toujours à voir, il faut s’arrêter pour parler de tout avec les gens et surtout du prochain carrefour afin de ne pas trop s’égarer. Parfois, j’ai la chance de rentrer dans une de ces demeures pour y prendre un bon café, dans une ambiance enfumée. En effet, ici, la tambouille se fait au feu de bois. Les cuisines sont d’ailleurs plus que rudimentaires, mais propres, avec de jolies patines sur les bois. Ces maisons coutumières sont parfois surprenantes par les vibrations qu’elles émettent. Leur entretien est rarement négligée.

Je quitte Waikabubak et file vers le sud-ouest, Marosi, Kodi et les superbes plages du cap Keroso. Bien sûr, Sumba est surtout connue pour le rite de la « Pasola ». C’est ici que les hommes s’affrontent pour montrer leur bravoure sur des petits chevaux. Ces villages ont également gardé un cachet traditionnel.

Au revoir les plages et bonjour la terre. Je file maintenant vers l’est en faisant un détour vers Anak Alang. J’assiste par hasard au rite important de « tarik batu » (tirer les pierres). Il s’agit de d’acheminer des pierres tombales, de plusieurs tonnes parfois, jusqu’au village où elles rejoindront leurs destinataires. Elles sont découpées sur place, dans une carrière improvisée, puis tirées à bras d’hommes sur des kilomètres. Cela peut prendre des jours, voire des semaines, tout dépend de qui est passé dans l’au-delà et de l’importance de la sépulture. Lors de la dernière partie de ce rite, les villageois la hisseront sur l’emplacement où le défunt a été enterré au rythme des incantations du sorcier.

Me voici maintenant à Waingapu, la ville de l’est. « Ville » est un bien grand mot car la population totale de Sumba n’est que de 800 000 âmes environ. Waingapu est un endroit agréable et bien balayé par les alizés. Il est sympa de prendre un café sur le port.

Allez, une petite virée vers l’est. Les montagnes sont fabuleuses, il y a très peu de végétation. On croirait qu’elles ont été tondues. Je prend une superbe petite route toute en montée. Elle est un peu défoncée mais au bout je dois retrouver le sud-est de l’île. Enfin, le bitume pulvérisé laisse place à un vrai chemin de terre puis, après quelques kilomètres, cette piste se perd finalement dans un grand lit de rivière asséché. C’est tout au feeling, qu’après des centaines de mètres, je retrouve un autre semblant de piste. J’amorce alors une descente vers le littoral. C’est de toute beauté, il y a même un passage de col au programme. Oh la la ! Quelle merveille, quelle surprise ! Tout le bonheur du voyage à moto est là !

J’arrive sur les falaises de Prebakal et je me demande où je suis, si je ne rêve pas. Au loin, une baie immense qui va jusqu’à la pointe est de Sumba. La plage est à perte de vue et la mer, somptueuse, se couvre d’un manteau de coton.

Je passe quelques jours dans cette partie de l’île, puis c’est le retour sur Waingapu où j’attends patiemment le ferry pour ce que j’appelle la perle des NTT : l’île de Sawu. Un ferry par semaine, quand il y en a, et 14 à 18 heures de traversée avec tout l’inconfort indispensable pour se sentir perdu au bout du monde… Je profite de ces deux derniers jours à Sumba pour visiter les alentours de Waingapu. Je m’étonnerai toujours de la capacité de franchissement d’une moto tout-terrain…

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