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Mon Bali : Sylvie Trinet

Petite-fille et fille d’expatriés, cette parisienne passionnée de voyages a attendu que ses quatre enfants grandissent pour vivre l’un de ses rêves : tester la vie balinaise. Sylvie affiche un grand sourire solaire qui laisse également la place à un franc-parler sincère.

Pourquoi Bali ?
Je suis venue à Bali par amour de ma mère. Quand j’étais étudiante, elle y séjournait avec des amies dans les années 70. Elle m’en parlait comme d’un lieu authentique, de rêve. J’ai dû être patiente. Ce n’est que dans les années 2000 que j’ai enfin pu m’y rendre une première fois, avec ma fille qui vit en Australie. Cette escapade n’a duré que quelques jours mais mon coeur s’est comme arrêté de battre. Quelque chose s’était passé. Les images de la jungle ne me quittaient pas, même une fois dans l’avion. Ça paraît fou, mais c’est comme si la jungle m’ appelait. Puis le temps et les obligations ont passé, alors en 2010, j’ai fait ma valise et je l’ai posée pendant 8 mois à Bali. Et lorsque mon époux a pris sa retraite, il a accepté de venir tenter l’aventure ici en 2015. Résultat, il est encore plus fan que moi de cette région !

Où vivez-vous ? A quoi ressemble votre foyer à Bali ?

Je souhaitais vivre à Sanur car c’est calme tout en offrant pas mal d’activités. On a eu recours à un agent immobilier, c’était long et vain. On nous présentait des maisons très impersonnelles, trop épurées et aseptisées, comme sur les sites de location de vacances. On est tombé sur un terrain, ça n’était pas prévu car on ne s’y connaissait pas en construction. Tout le monde nous a dit de faire attention et de passer par un grand cabinet d’expat. Mais non, on a eu un coup de coeur pour un architecte balinais Kadek Armika, il n’est vraiment pas comme les autres. On a fait plusieurs rendez-vous pendant lesquels on décrivait notre famille, notre univers. Pendant qu’on se racontait, Kadek dessinait. Son agence Guet Architect & Construction studio propose un véritable accompagnement, y compris paysager pour votre jardin. Il source chaque produit et le renvoie quand il a des problèmes. Kadek a dessiné, voire traduit, notre histoire dans cette maison en bois. Pour moi, c’est presque une oeuvre d’art.

Comment l’avez-vous décoré ?

Alors d’abord je conseille de se perdre dans l’île pour découvrir les échoppes de petits artisans. J’achète au coup de coeur, et à l’humain, non en fonction de la marque. Si c’est pour aller dans un mall, ça ne m’intéresse pas. Il y a bien sûr (clin d’oeil amusé) la ligne d’ameublement en bois de mon fils Ed and Coco. Il a étudié le design à Londres avant de s’installer à Bali en même temps que nous. Par ailleurs, Piment Rouge Bali reste une valeur sûre. Et puis les incroyables collections de céramique d’une British installée ici, c’est une femme de caractère qui dirige l’entreprise Kevala Ceramics et il y a même une boutique sur Jl. Danau Poso No.20 à Sanur. Elle réalise des commandes pour des particuliers tout comme pour des adresses internationales prestigieuses.
Et pour des bougies parfumées et sur-mesure filez chez Natural Light Candle. C’est balinais, on se rend à l’atelier, on paie pour le design (un animal, un objet, une texture façon laine tricotée…) d’une création originale et ensuite selon la quantité. Les senteurs sont divines ! Et c’est de la cire d’abeille, naturelle.

Et qu’y a-t-il dans votre panier de courses ou votre assiette ?

Pour des courses à la locale, quand j’arrive parfois à jouer les lève-tôt, je vais au joli Pasar Intaran, mais attention à 9h tout est plié !
On mange autant à la maison que dehors, moitié indonésien moitié à l’européenne et on aime les ambiances simples, pas trop guindées.
Parisi (à Sanur) est un petit restaurant avec une cuisine familiale : ils font une mousse au chocolat au beurre salé… à se damner ! Ou encore une délicieuse choucroute maison avec de la bière bien rafraîchissante. Les patrons sont des jeunes très sympas. Pour le poisson, on aime aller dans des petits warung de plage, sans prétention, à la locale. Comme le warung Amphibia (Jl. Pantai Sindhu, Sanur). C’est une petite bicoque en tôle mais les saveurs sont au rendez-vous notamment avec de petits coquillages qui ressemblent à des coquilles Saint-Jacques, ou des filets grillés au barbecue, marinade curcuma ail et herbes. Un mini Jimbaran plus authentique et moins blindé en somme. Pour dîner indonésien, occidental ou même savourer des breakfast à l’américaine(pas chichi mais très bons) il y a La Playa sur la plage à Sanur. C’est un balinais qui a appris la restauration aux Etats-Unis. Et en plus, c’est kids’ friendly : il y a des tables à langer pour enfants (ce qui est suffisamment rare ici pour le signaler) et aussi un petit espace de jeux protégé qui permet de surveiller les bambins tout en se restaurant. Pour boire une bière ou un soda en fin de journée, le modeste cabanon de chez Frogg (Jl. Pantai Mertasari), on a un peu la plage pour nous avec quelques chaises et transats.

Où se rendre pour du shopping mode ou bijoux à s’offrir ou pour offrir ?

Je n’achète presque rien car les mall ça n’est pas mon truc et le rapport qualité prix n’est pas toujours au rendez-vous comparé à d’autres pays où je voyage. Mais pour les bijoux, je propose à vos lecteurs d’essayer Celuk. C’est le quartier des bijoutiers à Sukawati, ils sont spécialistes du travail de l’or et de l’argent à Bali. On peut bien sûr y faire des pièces sur-mesure.
Et Alta moda (Jl. Patih Jelantik. Seminyak) : une boutique de tissus notamment indiens, ça en met plein les yeux! Mais pour être totalement honnête, j’ai un peu laissé la poussière s’installer sur ma machine à coudre ces derniers temps. Je ne pourrai donc pas vous montrer de créations récentes.

Votre escapade favorite ?

Je ne devrai pas le dire, pour que ça reste ma petite plage tranquille, non envahie par les touristes : Balangan Beach sur Bukit. Tous les bars et warungs y sont en bois et sur pilotis. C’est une plage de surfeurs et on peut y nager plus tranquillement qu’à Kuta. Ou encore aller pratiquer le golf au New Kuta Golf très beau, perché sur une falaise ou au Bali Beach Golf course de Sanur.

Une activité bien française que vous arrivez à pratiquer à Bali ?

La pétanque. Et j’invite les lecteurs de la Gazette à nous rejoindre. C’est tous les jeudis à 10h30 au Sand Beach Bar & Restaurant (Jl. Danau Tamblingan No.27 Sanur). Il y a deux pistes, sous les arbres, un moment très amical. Notre club informel s’appelle les boulistes à Bali et on joue dans une ambiance très bon enfant, les plus forts enseignent aux moins doués, le tout en rigolant pas mal. Puis on enchaîne sur un déjeuner. On est une quinzaine à se retrouver régulièrement.

Vous êtes venue à Bali en quête de bien-être, quelques adresses à conseiller ?

The Nest Beachside Spa à Sanur : c’est une cabane cocooning, face à la mer, on peut regarder les petits bateaux. C’est très propre, un bon rapport qualité prix et du joli travail pour sortir de là comme une princesse. Et aussi Power of now Oasis par Liza : des cours de Yoga donnés au Mercure Sanur dans une maison en bambou sur la plage.

Et pour passer un dimanche royal, en famille ?

Le brunch et après-midi piscine à The Laguna Resort & Spa de Nusa Dua. L’accès à de superbes piscines avec du sable autour est gratuit et la mer est cristalline, c’est le calme plat. Du farniente à l’état pur.

Alors Bali le paradis ?

Si ça a pu l’être avant le tourisme de masse, ça ne l’est clairement plus aujourd’hui. A mon sens, tout s’est trop construit, il y a beaucoup de problèmes de circulation. Si cet environnement fragile n’est pas protégé ça ne sera plus tenable. Bali c’est devenu un bon point de départ vers des “escapades paradis”. Comme par exemple à moins de 1h30 de vol, l’archipel étonnant de Karimunjawa. Au programme : snorkeling de rêve, barbecue de poissons avec les pêcheurs locaux et séjour façon aventure dans des cabanes sur pilotis .

Propos recueillis par Meryam El Yousfi

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