Accueil les bons tuyaux

MON BALI PAR STEPHANIE DELACROIX

Comment et pourquoi vous êtes-vous engagée dans le combat écolo à Bali ?
Le 10 octobre 2013, j’ai assisté à la projection du film Trash à Beach Walk et j’en parle comme de mon épiphanie écologique. Une vraie révélation, je me suis dit que c’était la fin du monde. J’ai déprimé pendant 6 mois puis je suis passée à l’action en houspillant tout le monde, les serveurs qui m’apportaient des pailles en plastique alors que j’avais expressément demandé sans, mon mari qui achetait un produit sans regarder s’il y avait de l’huile de palme dedans, etc. Jusqu’en 2016. Et là j’ai compris que ça ne marchait pas d’accabler son entourage ou de le juger, j’ai changé de méthode.

Vous avez lancé à ce moment-là votre lutte contre les pailles en plastique ?
Inspirée par le sangha, la notion bouddhiste de communauté, j’ai lancé le 21 avril 2016 avec deux amies Budi et Natascha une campagne sur Facebook intitulée « Saving the world one straw at a time ». L’idée était de se tourner vers ceux autour de moi qui avaient la même préoccupation et de fournir une solution, des contacts pour acheter des pailles dans d’autres matières que le plastique et puis lister les lieux qui étaient membres de ce mouvement de façon positive. On a rapidement obtenu de très bons résultats et ça a bien sensibilisé les gens à cette problématique. C’est le yoga que je pratique chez Olop Arpipi qui m’a rendue bienveillante, enfin, un peu plus bienveillante que je n’étais avant d’arriver à Bali. Et la bienveillance, c’est indispensable pour ce combat qui doit changer les mentalités.

Quelles actions menez-vous à présent sur internet ?
Je fais la promo du livre de Cyril Dion, un ex-colibri, qui a écrit le « Petit manuel de résistance contemporaine » publié chez Actes Sud. On y trouve entre autres toutes sortes de chiffres sur nos comportements, puis des moyens d’action pour créer un récit positif. Saviez-vous que produire un kilo de viande de bœuf, c’est le même dégagement de CO2 que de rouler 1600km en voiture et qu’il faut 2700 litres d’eau pour produire le coton nécessaire pour un tee-shirt. J’en ai tiré l’idée de soumettre à mon entourage large une liste de 65 conduites souhaitables en demandant à chacun d’en adopter une: prendre un Tupperware et un sac en toile quand on commande un bungkus au warung; arrêter d’utiliser du papier d’aluminium ; arrêter de manger de la viande et du poisson au moins un jour par semaine…ou simplement faire suivre l’email à 10 copains. A propos d’internet et de moteurs de recherche, je n’utilise plus Google mais Lilo, c’est une entreprise qui finance des projets sociaux ou environnementaux en reversant une partie de ses bénéfices à des actions choisies par les utilisateurs. Pour ma part, j’ai choisi Kalaweit à Bornéo, l’association de Chanee qui défend les gibbons, Sea Shepherd de Paul Watson (que je vénère, et c’est rare que je vénère quelqu’un !), et iboycott !

Avez-vous noté des changements depuis la promulgation le 1er janvier dernier de l’arrêté anti-plastiques du gouverneur ?
Oui, par exemple, on ramassait dans mon gang jusqu’à deux kilos de plastiques par mois à cause de la proximité du Circle K et le mois dernier, on a à peine trouvé 3 sacs, il y a déjà un vrai progrès !

Donnez-nous en vrac quelques idées pour changer nos comportements d’achats et produire un peu moins de déchets ?
Faire ses courses à Zero Waste Bali, des centaines de produits en vrac ; manger à Earth Café, Bali Bola, Cafe Organic et Ingka ; avoir toujours un sac en toile et un pot en verre dans le sac à main et dans le scooter ; savoir lire les étiquettes en indonésien et savoir que minyak nabati (huile végétale) est bien sûr une manière de dissimuler que c’est de l’huile de palme ; refuser tout plastique à usage unique et recycler son plastique à Re-Pal et Gringgo, et réfléchir avant d’acheter quoi que ce soit. Bref prendre tout ça comme un jeu, qui en vaut la chandelle : sauver notre planète !

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here