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Mon Bali : Agus Helly

Agus Helly, tout juste quinquagénaire, est un homme élégant et précis.
Derrière ce costume impeccable, se cache un conseiller financier indépendant qui aime certes équilibrer les bilans comptables… mais surtout sa vie. Avec lui, tout est simple et néanmoins minutieux, teinté d’une fragilité sereine. Inspirez, expirez, fermez les yeux et laissez cet amateur de poésie vous narrer son Bali.

Etes-vous un balinais d’adoption, pourquoi ?

Mes parents viennent de Sumatra et de Java, et j’ai grandi à Palembang (au sud de Sumatra) mais Bali m’a toujours fait rêver. C’est le centre culturel du pays et puis c’est tellement cosmopolite, il y a ici des voyageurs et expatriés du monde entier. Ça donne vraiment l’opportunité de grandir. Je vis ici depuis 20 ans maintenant, c’est naturellement devenu mon vrai chez moi.

Que faites-vous à Bali ?

Du lundi au vendredi, voire samedi…je travaille ! Parce que vivre à Bali ça se mérite. Diplômé en comptabilité, je conseille les étrangers en matière d’investissement et d’assurance, notamment des institutions bancaires internationales. Et j’ai aussi lancé Ngopi Pintar (sur FB et IG) un programme d’éducation financière. Je suis le seul à faire ça sur l’île, et ça me prend beaucoup de temps en plus de mon travail. J’organise des ateliers dans des espaces de co-working ou des hôtels comme le Fontana.
En fait, avec le temps, j’ai réussi à bien aménager mon quotidien. Progressivement, les fêtes se sont faites plus rares pour laisser la place à une hygiène de vie plus équilibrée. C’est Bali ou c’est l’âge (rires) je ne sais pas trop…

Votre activité favorite pour réussir votre numéro d’équilibriste ?

Il n’y a pas de secret : le sport. Du yoga trois fois par semaine dès 6h30 du matin et idem pour le fitness en salle (en général après le travail vers 18h). Je pratique ces deux activités au Rai Fitness Sunset Bali (Denpasar).
Et depuis 15 jours (c’est tout nouveau alors je ne crie pas victoire) mais avec un groupe d’amis du sport j’essaie le jeûne intermittent : 16h de jeûne puis 8h où je peux me nourrir.

Thé ou Café… et où ?

Café (tout en sirotant sa tasse) ! Au 9/11 (Denpasar) pour du bon café et Métis pour un cadre élégant, sinon Alila ou La Lucciola. Ce ne sont pas les bonnes adresses qui manquent.

Où faites-vous vos courses et cuisinez-vous beaucoup à la maison?

Je ne suis ni vegan ni végétarien, je ne mange pas particulièrement bio. Je fais tout simplement mes courses à côté de la maison dans un supermarché avec de super ingrédients frais et dont le cadre est très agréable : Sereh Gourmet Supermarket. Ils ont un large choix de fruits, j’adore.
En général, je me fais livrer des plats de petits warungs tous simples et je sors au restaurant davantage en fin de semaine avec mes amis.

Justement, vos lieux préférés pour dîner entre amis?

J’adore la nourriture balinaise et aussi indonésienne. Mais je ne suis pas particulièrement un gourmet. Toutefois, une adresse que j’affectionne c’est Bali Udang (Seminyak Legian) et notamment pour leur Udang Madu (une sauce à base de miel brun). Et puis le cadre traditionnel avec des éléments en bambou nous rappelle qu’on est bien à Bali.
Pour les faims gargantuesques, je fonce chez Ultimo et je dévore des spaghetti al Aglio e Olio. C’est généreux et ça pique ! Sinon, Mama San reste une bonne table car comme tout bon Indonésien qui se doit, je raffole des plats pimentés et dans cette adresse, on est servi. En plus, le bar au second étage permet aussi de dîner de manière décontractée ou sur le pouce.
Sinon, j’aime aller boire un verre au Rooftop de Above Eleven (Jimbaran) pour la vue mais aussi parce qu’ils y servent un excellent gin tonic que vous pouvez mélanger vous-même.

Et pour faire la fête ?

Ouhlala (ndlr : en français) j’ai un peu vieilli alors les soirées du vendredi n’ont peut être plus la même importance qu’avant, elles ne sont peut-être plus autant déjantées mais je continue à m’octroyer ce genre de moment quand mon travail me le permet.
Ne soyez pas étonnés, mais je dirais La Favela parce qu’il y a toujours foule et là-bas j’aime être un anonyme perdu dans cette masse. Mon côté poète peut-être ? Il y a une forme de liberté à danser sans retenue au milieu de tous ces inconnus qu’on ne recroisera jamais.
Et pour ceux qui aiment la salsa (une activité top pour se défouler et s’amuser) il y a l’embarras du choix : le classique Made’s Warung, le Barrio & Co ou le flamboyant Red Carpet (Seminyak). Je n’ai pas le temps de la pratiquer comme une discipline mais c’est une danse qui m’intéresse beaucoup.

Votre escapade week-end ?

Ubud, Ubud, Ubud. C’est mon refuge pour évacuer le stress du quotidien. Il suffit de marcher dans la région de Tegalalang puis d’aller pratiquer un peu de yoga, et voilà on est requinqué ! Je n’ai pas de lieux particuliers à vous conseiller. Je dirais plutôt qu’il faut y aller pour se perdre, en dehors des sentiers battus pour mieux se retrouver.
Il y a aussi Atuh Beach à Nusa Penida : c’est encore calme et propre. On y savoure la beauté simple de la nature.

Et de retour à la maison, comment avez-vous conçu votre havre de paix?
Le style de décoration de ma maison est minimaliste moderne. J’aime glaner des idées chez les uns et les autres, mais aussi dans le magazine IDEA. Du côté de Jl. Tangkuban Perahu il y a une multitude de magasins d’ameublement en bois que je vous conseille.
Enfin, j’ai la chance d’avoir un petit jardin très fleuri, c’est important d’avoir des éléments naturels sous les yeux, au quotidien. Mais c’est au jardinier qu’il faudra demander l’adresse de la pépinière…je n’ai pas spécialement la main verte !

Votre lieu qui symbolise Bali ?

Je fonds pour le complexe hôtelier et de Yoga Desa Seni, sur la route de Canggu. Un lieu écologique et spirituel qui fait la part belle aux arts et au bien-être.
Sinon, quand je reviens de mes voyages d‘affaires (de Jakarta ou d’Australie), la première chose que je fais c’est de me précipiter à la plage de Petitenget, au coucher de soleil, en buvant une noix de coco glacée et en écoutant de la bonne musique. Simple mais efficace ! Je ne m’en lasserai jamais.

Alors Bali c’est le paradis ?

C’est mon paradis. Les gens, la culture, la nourriture et la nature -entre mer et montagnes. Que voulez-vous de plus ? Certaines personnes se plaignent de la vie à Bali (les bouchons, les touristes, la hausse des prix, …) mais la quête du bonheur, elle se fait réellement en soi, peu importe le cadre. Comme un équilibriste, il faut savoir avancer lentement mais sûrement.

Propos recueillis par Meryam El Yousfi

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