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MOI & MA MENAGERIE BALINAISE

Il faut croire que je fais beaucoup de bruit et prends beaucoup de place car, dès que je m’absente quelque temps de chez moi, des bébêtes rampantes et trébuchantes, avec ou sans écailles, semblent rappliquer et investir les lieux. L’été dernier, j’avais à peine mis le pied sur le sol français que mon chéri, resté à Bali, me signalait que deux varans s’étaient battus dans le jardin ! Bien sûr, je ne l’ai pas cru, j’ai pensé que c‘était sa manière me rappeler qu’il avait peur tout seul la nuit (il est Indonésien, vous comprenez). Mais, plus tard, il m’a envoyé une vidéo de l’une des bêtes (la gagnante, semble-t-il) et je dois avouer qu’à la vision de cette queue longue et effilée qui gigotait vigoureusement par intermittence derrière mon armoire à vêtements je me suis réjouie d’être bien à l’abri à Paris dans un cube de béton étanche.

En fait, j’exagère car même lorsque je suis à Bali, il arrive qu’un varan nous épie du haut d’une poutre de notre salle de bain – sans doute plus intéressé à se mettre le Grand Gecko sous la dent qu’à nous mater. Et, une fois la saison des pluies venue, le soir, il n’est pas rare de voir passer une petite grenouille à grands bonds élastiques devant la télé à l’heure des infos. On a aussi droit à des concerts de rap provenant de la rizière voisine. Normal, ce sont des grenouilles, elles se font des bœufs.

Et puis il y a la volaille. Nos amis savent que chez nous les poules pondent en haut des armoires, dedans ou encore dans les casiers de mon meuble d’ordi quand ce n’est pas dans nos casques de scooter. En outre, notre trio de minous supplée nos coqs comme sekuriti, faisant fuir les oiseaux chipeurs de graines et les écureuils croqueurs de fruits.

Ici les animaux ont parfois leur mot à dire dans l’aménagement de notre sweet home. Nous, on aimait faire la sieste sur un matelas au milieu du salon mais, manque de chance, un autre Grand Gecko, qui a élu domicile à plusieurs mètres de hauteur, nous rappelait de temps en temps sa royale présence en lâchant ses déjections. Essayer de se souvenir de dormir la bouche fermée ce n’est pas commode alors on a déplacé le matelas…

A l’heure où je vous écris j’essaie de sauver la vie à une pauvre chauve-souris paniquée qui tournoie dans notre salon. Son sonar doit être défectueux car elle ne trouve décidément pas la sortie si bien qu’on a dû ouvrir en grand les portes et fenêtres. Adieu la soirée « mosquito-free » ! Et nos matous l’attendent au tournant… Voilà, la vie à Bali c’est aussi tout cela !

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