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Merta Ada : apprenez la méditation et vous aurez des resultats

La Gazette de Bali : Qu’est-ce qui vous a amené il y a une vingtaine
d’années à animer des séminaires et des sessions de méditation ?

Merta Ada : Pas une chose mais trois. Je suis bouddhiste, j’ai appris cette doctrine depuis que je suis enfant. Il y a vingt ans, je m’y suis consacré plus profondément. Je me souviens qu’à l’époque, je m’étais marié depuis peu et que je n’avais plus le même style de vie. Plus question d’aller jouer aux échecs avec les copains la nuit comme avant… Nous avions déménagé à Denpasar et d’un coup, j’avais plus de temps pour étudier, pour étudier plus en profondeur les enseignements de Bouddha. Et puis aussi un jour, j’ai revu cet ami à Gramedia, si maigre… Il était séropositif. Je me suis dit : qu’est-ce que je pourrais faire ? Après cette rencontre, je me suis mis à pratiquer la méditation intensivement, trois heures chaque nuit pendant neuf mois. Deuxièmement, j’étais dans mon petit temple, chez moi à Baturiti, et je me suis mis à ressentir les vibrations des corps des gens présents. En me concentrant, je pouvais sentir les pulsations de mon coeur. Mon maître m’a dit : si tu ressens de cette façon, alors tu peux devenir un guérisseur. C’était en 1991. J’ai donc appris plus et je me suis mis à ressentir encore plus. Troisièmement, j’étais à New York en 1992, à l’occasion d’un salon, car j’étais encore dans la production de vêtements, et dans le bâtiment annexe, il y avait une expo sur les médecines alternatives du monde entier. Et j’ai eu l’idée de le faire chez moi à Bali. J’ai lu des livres, plein, et j’ai rencontré des balian, 36 exactement, pour apprendre d’eux aussi.

LGdB : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la méditation et plus précisément celle que vous enseignez ?
M.A : En général, on dira que la méditation, c’est la gym du cerveau, pour rendre notre esprit plus fort comme on le ferait avec nos muscles. Par exemple, un être humain normal, né en bonne santé, développera des muscles en fonction de ses besoins dansla vie. C’est pareil pour l’esprit, nous avons des capacités juste assez bonnes pour cequ’on nous avons à faire dans notre vie de tous les jours. Développer ces capacités plus loin, ça s’appelle de la méditation. Pour être plus fort là aussi. Dans mon programme deméditation, je dis que notre esprit contient 52 « muscles », les bons (25), les neutres(13) et les mauvais (14). Et je demande aux gens d’exercer seulement les bons et les neutres afin de développer leur « esprit d’harmonie » et de devenir plus forts. La méditation Usada que je professe veut dire « en bonne santé du corps et de l’esprit ».

LGdB : Existe-t-il des gens réfractaires à la méditation alors qu’ils souhaiteraient pourtant la pratiquer ?
M.A : Je crois sincèrement que tout le monde peut se mettre à la méditation. Mais tout dépendra de votre talent naturel, de vos efforts et de vos connaissances. Les gens normaux ont naturellement le talent. Le savoir est facile à acquérir. A la fin, tout dépend donc des efforts…

LGdB : Vous parlez beaucoup de « pleine conscience », qu’est-ce que c’est ? Est-ce à la base de votre enseignement ?
M.A : Le plus important des « muscles » neutres est la concentration. Si vous avez de bonnes aptitudes à la concentration, tout peut arriver. Parmi les bons « muscles », trois sont vraiment les plus importants : la pleine conscience, la bonté bienveillante et la sagesse. La pleine conscience est la mère d’un bon esprit. Sans elle, rien de bon ne peut survenir. Oui, pleine conscience et sagesse sont bien à la base de mon enseignement.

LGdB : Vous employez le mot anicca, qu’est-ce que cela veut dire ? Et
pouvez-vous revenir sur la bonté bienveillante ?

M.A : Pour que votre pleine conscience et votre sagesse deviennent plus fortes, vous avez besoin d’un outil. Un des ces outils, anicca, qui est une des vérités incontournables de l’univers, c’est l’impermanence des choses. Si votre sagesse ne vous permet de voir que les « petites vérités » de l’existence, par exemple : cette chaise est marron, cela n’est pas suffisant. Cela doit être plus profond et plus large. C’est là que l’esprit d’harmonie intervient. La gentillesse aussi, ce que j’appelle la bonté bienveillante. Quand vous apprenez la méditation, vous pouvez transformer votre corps et votre esprit en profondeur.

LGdB : Doit-on être bouddhiste pour participer à vos sessions ?
M.A : Non, je suis bouddhiste mais je veux enseigner de façon universelle. La religion des participants n’a aucune importance, ils peuvent retrouver une bonne santé, soigner leur corps d’un certain nombre de maladies – pas toutes – quelles que soient leurs croyances. Et puis, l’esprit d’harmonie apporte calme et quiétude dans la vie de tous les jours, vous êtes moins affecté par les choses négatives. Enfin, l’esprit d’harmonie vous
apporte une joie, une gaité… Ca va avec toutes les religions, non ? Cela me fait penser à ce livre de Bruce Lipton, « The Biology of Belief », dans lequel ce savant explique que la connaissance scientifique se croise au final avec la connaissance spirituelle. Son idée, c’est que les deux sont combinés et donc indissociables. Si vous avez de mauvaises énergies, cela affectera votre corps. Schématiquement, si vous êtes cupide, vous allez faire du cholestérol. Avec l’esprit d’harmonie, vous pouvez exercer un contrôle. Si dans votre vie de tous les jours, dans vos affaires, vous vous énervez, vous vous inquiétez tout le temps, cela va endommager votre existence. Comment pouvez-vous faire face à la vie en étant en harmonie, heureux, en bonne santé, calme… Ensuite, au sujet des maladies. Vous avec un problème de foie par exemple, vous mangez mal, vous buvez trop, les cellules deviennent plus « dures » et émettent de mauvaises vibrations, le mal est en formation, lentement mais sûrement, ça se transforme en cirrhose. C’est une réaction des cellules. Mettez donc votre esprit d’harmonie dans les cellules de votre foie. Il apparaitra dans vos cellules et en protégera le métabolisme. C’est de cette façon que l’esprit peut aider, je dirais à 70%, le reste étant des soins
appropriés et une meilleure hygiène de vie, un meilleur régime dans ce cas.

LGdB : Est-il nécessaire de croire en dieu pour méditer ?
M.A : En Indonésie, et nous sommes en Indonésie n’est-ce pas ? Je répondrai ainsi : quand vous avez un problème dans votre vie, on dit c’est une épreuve que dieu vous envoie dans le but de vous rendre plus fort. Si vous êtes athée, je dirai que c’est le karma, une loi universelle, vous récoltez ce que vous avez semé. Dans les deux cas, la méditation est utile… Oui, évidemment, on peut méditer sans croire en dieu.

LGdB : Quelles sont vos relations avec les leaders religieux ici ?
M.A : Je suis très doux, je leur explique que j’enseigne une technique. Et je leur dis bien sûr que ma méditation est inférieure à leur religion. On peut prier avec plus de profondeur quand on pratique la méditation. Jésus, Mahomet n’ont-ils pas eux-mêmes développé leur bonté bienveillante ?

LGdB : Combien avez-vous formé d’élèves depuis le début ?
M.A : Il y a deux sortes de cours : les sessions hebdomadaires et les séminaires intensifs. Je dirais en tout, presque 100 000 personnes. Et ça, ce sont ceux dont nous avons une trace dans nos archives, ceux qui se sont inscrits. Car il y a aussi ceux qui suivent mon émission sur radio Sonora, qui possèdent plusieurs millions d’auditeurs dans tout l’Archipel. Mon équipe reçoit 200 à 300 sms par diffusion. Enfin, je souhaiterai rappeler que je ne suis pas un gourou, tout au plus un sahabat meditasi (compagnon
de méditation). J’apprends moi-même de plein de gens aussi.

LGdB : Des études scientifiques sérieuses ont-elles déjà corroboré vos propossur les bienfaits de la méditation ?
M.A : Je citerai : « A comprehensive manual of Abhidhamma » de Bhikkhu Bodhi, « Deadly Emotions » de Don Colbert, « The Talent Code » de Daniel Coyle, « Buddha’s Brain » de Rick Hanson, « Change Your Brain Change Your Life » de Daniel G. Amen… J’ai appris des lontar balinais mais aussi de livres modernes. Tel est le savoir que je peux utiliser aujourd’hui.

LGdB : Assiste-t-on à un engouement particulier pour la méditation ces dernières années ?
M.A : Je crois que ces vingt dernières années, la technologie, notamment celles de l’information, s’est développée si rapidement que les gens peuvent s’instruire de plus en plus. Notre cerveau est donc en constante évolution contrairement au passé. Par exemple, apprendre la méditation pendant seulement huit semaines peut déjà produire des changements visibles sur le cerveau. Je crois donc que si la méditation est devenuesi populaire si rapidement, c’est que ça peut être prouvé. Partout, les gens apprennent… Et le côté spirituel est en hausse ! En Europe où la religion est en chute, les gens ont assez de connaissances par eux-mêmes et ils refusent les dogmes. On voit par contre que s’ils n’ont pas assez de savoir, ils sont prêts à croire n’importe quoi… Apprenez la méditation et vous aurez des résultats.

LGdB : Qu’est-ce que votre méditation a vraiment de particulier ?
M.A : Je n’ai encore jamais vu un maître enseigner une technique qui a pour but de se débarrasser des traumatismes enfouis dans notre mémoire. Dans ma technique en effet, il n’est pas question de se souvenir de tout cela, de toutes ces blessures, car il serait impossible de s’en débarrasser complètement. J’apprends à prendre en compte une mémoire spéciale, dont on ne se souviendra qu’une fois afin de comprendre comment elle affecte le corps et hop, l’oublier ! Je suis le seul à faire cela. Anicca encore…

LGdB : Certains de vos disciples vous ont-ils dépassé ?
M.A : Je crois que oui, beaucoup… J’en ai même un qui enseigne auprès de la famille royale d’Angleterre. En Indonésie, Reza Gunawan est devenu le gourou des stars à Jakarta. Bien sûr, ces gens-là n’ont pas appris que de moi mais aussi d’autres sources. Et d’ailleurs, sur ma méthode, je dirais que je n’ai pas de copyright non plus. Tout au plus, je leur demanderai de dire d’où ils ont acquis leur savoir.

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