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ÉTUDE : L’INDONÉSIE A UN PROBLÈME DE “SURCRIMINALISATION”

Dans un éditorial très lucide, le Jakarta Post explique aujourd’hui que l’Indonésie est en train d’enfermer progressivement dans un carcan de “surcriminalisation” tous ses ressortissants pour des faits, gestes et paroles qui devraient être la base même de toute liberté citoyenne dans une démocratie.

Une étude, conduite par Anugrah Rizki Akbari, cofondateur de l’Indonesia Law Reform Institute, vient en effet de conclure à cette évidence : des centaines d’activités inoffensives sont désormais considérées comme des crimes en Indonésie.

Ces 20 dernières années, les députés ont donné beaucoup trop de pouvoir à la police pour qu’elle contrôle le peuple, explique Anugrah Rizki Akbari. Un paradoxe pour un pays qui s’est libéré de la colonisation, puis de l’autoritarisme de Suharto.

Une étude de l’Université d’Indonésie a démontré que 156 nouvelles lois contenant 716 nouveaux crimes ont été passées depuis 1998 (date de la chute de Suharto) et 2014.

Cela représente une moyenne de 40 nouveaux crimes par an.

Et ce n’est pas fini, puisque ce n’est un secret pour personne que les députés sont en train de plancher sur des amendements concernant la diffamation, le blasphème et la moralité.

Certains députés souhaitent réintroduire la loi sur l’insulte au président qui avait été annulée il y a une douzaine d’années.

En ce qui concerne la blasphème, le parlement vient de rajouter 5 amendements qui étendent le délit à de nouvelles actions en regard de la religion, des leaders religieux et des lieux de cultes.

Du côté de la morale, ils débattent actuellement sur la criminalisation des rapports sexuels hors mariage – donc par conséquent de l’homosexualité – et aussi du concubinage.

Il est même question de pouvoir verbaliser une personne qui expliquerait comment utiliser des préservatifs.

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