En atterrissant à Ende après deux heures d’avion depuis Bali, j’ai l’impression d’avoir changé de pays. Les enfants jouent sur le tarmac de l’aéroport comme si c’était leur cour de jeu. La ville trop bruyante entourée de hautes montagnes n’a rien à offrir sinon un marché au poisson crasseux en face de la baie très calme. Le lendemain matin, départ aux aurores pour le Kelimutu, à deux heures de route vers l’est, alors que les villageois sortent de chez eux encore emmitouflés dans leur ikat. Pendant ce trajet à moto, j’aperçois d’énormes cascades le long de l’unique route de l’île, d’une beauté sauvage et naturelle.
Je poursuis mon chemin jusqu’à atteindre Bajawa, petite cité tranquille en altitude, bordée de hautes montagnes. Un autre volcan se cache à moins de deux heures de marche sur un sentier facile en compagnie de locaux en tongs et un couple de paysans transportant de larges bambous, à travers plantations de café et pâturages verdoyants. Le Wawo Mudah apparu en 2001 a complètement éclaté la montagne, la réduisant en une vision chaotique de cendres et petits lacs orangés, contrastant avec le paysage verdoyant alentour. Les nuages renforcent la beauté angoissante du volcan à 1 700 m d’altitude et on domine un panorama impressionnant sur la vallée. Au retour, je suis invité à boire un susu kedelai chez mes compagnons de route, qui se poursuivra par un dîner de poulpes et des discussions interminables dans le logis qui abrite trois générations à la fois.