Heureusement, dans la partie de Bali où je me trouve, les récents séismes ont causé peu de dommages. Et pourtant à chaque fois nos vitres ont carillonné, nos chats et nos poules ont fait de grands bonds paniqués et nous, on a été tellement choqués qu’on s’attendait à de gros dégâts. Touchons du bois !
Depuis on ne sait plus trop si ça bouge pour de vrai. Lorsqu’ on est au lit on vérifie si ce n’est pas un chat qui passe en frôlant le matelas mais pour un niveau 7 ce serait plutôt un minou qui se gratte frénétiquement avec sa patte arrière au bout du plumard. On soupçonne aussi souvent notre fauteuil de bouger. Ou bien était-ce un camion ? Une hallucination ? Je plains vraiment ceux qui se trouvent près de l’épicentre et qui subissent des répliques à répétition !
Mon ex aimait à répéter que même en cas de tremblement de terre je continuerais de faire de l’internet. C’est plus vrai que jamais depuis que le smartphone a détrôné l’ordi ! Une fois à l’abri, on peut se renseigner presqu’en temps réel sur l’évènement et sur les régions qui ont le plus morflé.
Ensuite on échange avec nos proches : « T’as senti ? ». A priori tout le monde a été secoué comme des pruniers, pourtant il y en a toujours qui répondront « Senti quoi ? » car ils dormaient du sommeil des bienheureux ou circulaient à moto. Tant mieux, les nerfs tendus comme des cordes de violon, ce ne sera pas pour eux…enfin pas cette fois-ci !
En fait, mon séisme le plus mémorable n’est pas celui de l’autre jour, pourtant de niveau 7, mais celui de 2006 qui nous a surpris au petit matin à l’étage de notre ancienne maison. Déjà, en hauteur ça swingue encore plus mais cette fois-là on a entendu le fameux grondement sortir des entrailles de la terre. Impressionnant. Et le plus étonnant c’était les éclats de rire qui s’y mêlaient, ceux de mes voisins balinais qui se trouvaient en dessous. La peur les faisait rire…
Une amie balinaise me disait que dans sa campagne les gens avaient une explication simple et logique aux évènements récents : la Terre est très vieille, elle se déglingue de partout et elle n’en a plus pour longtemps.
L’autre jour j’ai rencontré un couple de touristes qui se trouvaient à Senggigi, Lombok, au moment du gempa de niveau 7. Leur famille les a implorés de vite rentrer en France. Non seulement ils ne l’ont pas fait mais ils me demandaient les tarifs de location de maisons à l’année car ils voudraient s’installer à Bali. Trop tard, la magie de l’Indonésie avait déjà opéré !