Au mois de janvier, j’ai reçu dans ma boite email quantité d’images, de commentaires et de reportages de mes amis sur le fameux sujet d’actu du mois dernier et probablement des millions de mois à venir : le conflit à Gaza. En regardant ces images attentivement, j’ai remarqué que parmi les victimes alignées en ordre, il y avait des hommes attifés de noir… la couleur de l’uniforme des militants du Hamas. Bien sûr, il est bien triste de voir les autres victimes, les civils, les femmes et tout spécialement les enfants. De toute façon, qui aime la guerre ?
On le sait bien, lorsque des gens sont frappés par la misère, les premiers coupables sont toujours les gouvernements. Israël a eu ses victimes aussi, tombées sous les roquettes du Hamas, toutefois pas autant que du côté palestinien. Pourquoi ? Parce qu’Israël serait en mesure de mieux protéger ses habitants ? N’est-il pas étonnant qu’avant le début de la troisième phase de l’attaque israélienne dans Gaza, c’est justement l’état hébreu qui a distribué des tracts parmi la population palestinienne pour qu’elle se mette à l’abri. Cela ne serait-il pas plutôt du ressort du gouvernement du Hamas ? Si ces derniers s’inquiétaient vraiment de leurs concitoyens ?
Si l’on se remémore les conflits passés entre Israël et le Hezbollah – je ne dis pas Israël et le Liban – on se rappelle comment le Hezbollah a utilisé sans vergogne les médias afin d’obtenir la sympathie internationale, étalant au monde ses victimes civiles, tout spécialement les enfants. Et quand Israël s’est retiré selon les termes de l’application du cessez-le-feu décidé par la communauté internationale, le Hezbollah s’était alors empressé de clamer qu’il avait « gagné la guerre ». Est-ce que le Hamas a voulu copier cette stratégie ? Utiliser les civils, à fortiori les enfants, comme boucliers humains dans les guerres est honteux et d’une telle couardise ! Comme d’utiliser les mosquées comme caches à munitions et les écoles et les hôpitaux comme abris pour préparer des attaques.
En tout cas, le Hamas s’inquiète d’une chose, c’est sûr, gagner la bataille médiatique et s’octroyer un support global. Ils ont eu le soutien de manifestants dans le monde entier, y compris ici en Indonésie, obtenant rapidement la sympathie de la communauté internationale. Oui, les êtres humains réagissent toujours de façon émotionnelle, en tout cas, l’émotionnel l’emporte sur la logique… La terreur sait que si émotion égale affection, affection égale aussi aveuglement, l’émotion est donc synonyme d’aveuglement. Toutes ces images déchirantes d’Al-Jazeera diffusées ici ont provoqué cette émotion et cet élan.
Les reportages des médias dans notre pays sont biaisés et partisans. Peu ont rappelé que le Hamas bombardait Israël quotidiennement avec des tirs de roquettes et de mortiers et quasiment aucun n’a mentionné les victimes civiles israéliennes. L’état hébreu avait maintes fois prévenu qu’il se préparait à répondre si le Hamas ne cessait pas ses actions terroristes. Je ne prends le parti de personne dans cette histoire, j’essaye simplement d’utiliser la partie logique de mon cerveau et non la partie émotionnelle. Si l’on reçoit des roquettes sur la tête tous les jours, on finit par être à bout de patience…
Manifester contre la guerre veut dire quelque chose, mais manifester pour prendre parti ne veut pas dire grand-chose. Et ces manifestants anti-israéliens qu’on a vus à Jakarta, savent-ils pour qui ils sont ? Pour les Palestiniens modérés du Fatah, qui veulent la paix au Proche-Orient, ou pour le Hamas qui, comme le Hezbollah et l’Iran, veut éradiquer l’état d’Israël ? Le Hamas ne représente pas 100% des Palestiniens, ils ont toujours été en conflit avec le Fatah. Le Hamas a éliminé et déporté de la Bande de Gaza leurs « propres frères » du Fatah et pris le pouvoir en déclarant avoir remporté les élections.
Les Indonésiens ne veulent pas comprendre que cette guerre du Proche-Orient n’est pas une guerre confessionnelle. Reprenant les termes de quelqu’un, ce conflit, ce n’est pas Israël contre la Palestine, ou les Juifs contre les Arabes, c’est les modérés contre les extrémistes. Certains pays de la région, qui l’ont bien compris, se gardent bien de se retrouver entraînés dans cette querelle. On espère donc que Nostradamus s’est trompé lorsqu’il a dit que la troisième guerre mondiale émergerait de cette partie du monde et qu’elle serait nucléaire. Et moi, si j’avais le temps et l’énergie de manifester, je le ferais plutôt pour lutter contre la déforestation et autres catastrophes écologiques provoquées par l’homme. A commencer par ici. Pas de panique cependant sur les prophéties au Proche-Orient, Nostradamus a aussi affirmé qu’un leader aux cheveux roux viendrait de France pour apporter la prospérité au monde… Mais ça, c’est sans doute parce qu’il était Français !
S.Dewi Hamid
