Accueil Média

Les deux mondes parallèles de SCTV

Extrait du dialogue de « Gue Kapok Jatuh Cinta », film de Thomas Nawilis et Awi Suryadi, diffusé le samedi 13 janvier dernier en prime time sur SCTV. Depuis la fin du régime Suharto, le cinéma indonésien est en pleine renaissance. Il commence aujourd’hui à percer le petit écran, diffusant la liberté de ton qui le caractérise, reformasi oblige, dans tout l’archipel. L’occasion d’apprécier ce long métrage, tourné en numérique, sur les avatars de la vie des jeunes gens modernes de Jakarta, à une heure de grande écoute. Cinq copains dans la vingtaine, issus de milieu aisé, vivent et partagent les joies et déconvenues de l’amour et du sexe dans leur univers urbain. Ils vivent en appartement, circulent en voiture et surfent l’Internet sur Mac portable. Autant dire qu’ils ne représentent pas la majorité de leurs concitoyens !

On se prend néanmoins à apprécier cette étude de mœurs au ton juste, aux plans impeccables et au scénario bien rythmé. On note les performances des acteurs, Oka Antara, Stan Lee et surtout Big Dicky qu’on a plus l’habitude de voir « surjouer » dans des sinetron débiles. L’histoire nous emmène sur leurs traces, dans une rue à travestis, dans un salon de massage, en discothèque, etc. Ils prennent de l’ecstasy, l’un affiche un t-shirt « porno star », un autre fait une overdose, puis un autre, sentimentalement déprimé, fait une tentative de suicide. Il n’y a jamais le moindre discours moralisateur et, à la fin, la vie, l’amitié et surtout l’amour triomphent. L’occasion de voir un baiser sur la bouche à la télé… Suite de la soirée sur SCTV, avec le programme intitulé « Conséquences de trop de libertés ». Cette semaine, le mélo en format téléfilm porte le titre: « J’ai été forcée à me prostituer ». Changement de monde. On quitte la ville pour le village. La méchante, une femme très maquillée, qui fume des cigarettes et qui porte une jupe courte, s’acharne de méchanceté outrancière sur une pauvresse en jilbab. Les deux mondes parallèles de SCTV ou les deux mondes parallèles de l’Indonésie…

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here