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Le poisson bleu indigo des rivières de bali

Un article du magazine Gatra fait le point sur la pollution des rivières de Bali et confirme ce que l’on devinait sans en être certain tant les informations sur le sujet sont taboues. Sous le titre « Poissons indigo au goût de détergent », le papier de Gatra nous emmène à la pêche à Denpasar avec Made Segara, un citoyen de la capitale qui trempe sa ligne depuis 20 ans dans les eaux de Badung. Si « ça mord » toujours autant que par le passé, Made estime cependant que le plaisir n’est plus là à cause des ordures qui flottent. Quant à l’odeur qu’elles dégagent, « elle colle à la peau ». Il rappelle aussi que le jour de l’interview, les employés du gouvernement local viennent de nettoyer la rivière « comme tous les jeudis », et que, par conséquent, « c’est moins sale que les autres jours ». C’est pour cette raison que Made ne pêche qu’à Denpasar, ailleurs il lui est arrivé d’avoir la peau teintée bleu indigo après s’être aventuré dans l’eau. Quant au poisson au goût chimique, « il est bien sûr immangeable ».

L’enquête prend ensuite la direction de la Commission de Surveillance de l’Environnement de Bali (Bapedalda) pour interroger son responsable A.A. G.A. Sastrawan. Une étude datant de 2006 donne justement des relevés précis.
Sastrawan confirme que « les rivières sont contaminées par des polluants chimiques dangereux bien au-delà des normes tolérables ». Le niveau «Storet » (Storage and retrieval system) est à moins 74 alors qu’une eau saine devrait être à 0, explique le responsable du Bapedalda qui enumère ensuite les polluants : détergents, carburants, nitrates, phosphates, plomb, cadnium et la bactérie mortelle escherichia coli qui provient des déjections humaines. On pourrait croire que ces taux de contamination sont propres à la grande concentration urbaine du sud de l’île, mais le rapport du Bapedalda fait également état de niveaux de pollution élevés, entre – 30 et – 74, dans les 21 autres rivières de Bali. Sastrawan désigne les industries textiles comme les principaux responsables de ce désastre écologique. Cela nous amène évidemment à un autre dossier sensible et peu transparent lui aussi : celui de l’eau de mer. L’enquête du Bapedalda publiée par Gatra nous donne aujourd’hui un élément de réponse, puisque on sait bien que toutes les rivières se jettent dans la mer…

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