Accueil Le mot du Consul

Le petit poucet s’est perdu à Bali

Ce soir-là, vers 21 heures, j’étais par hasard dans mon bureau en train d’écrire un « Mot du consul ». Le téléphone sonne, insistant, puis bascule sur le répondeur vers l’ambassade. Ca recommence. Inquiet, je décroche. C’est un garde du consulat australien qui m’informe que le commissariat d’Abiansemal l’a appelé et cherche à me joindre. Abiansemal, petit village au fin fond de la campagne balinaise entre Ubud et Tabanan, qu’est-il arrivé ? En passant, j’admire la sagacité et la ténacité déployées par ces policiers pour me retrouver.

Le policier de garde m’annonce qu’un Français a atterri chez eux ce soir, qu’il ne parle pas l’anglais et ne sait plus où se trouve son hôtel. Aie ! Je crains le pire des cas : celui du schizophrène en crise perdu à Bali. Mais non c’est moins grave, le Français m’explique qu’il faisait le HHH*, une de ces promenades sportives dans l’arrière pays balinais où il faut suivre une piste matérialisée par des brins de papier. Il a perdu la piste et, distancé par le peloton, a erré de longues heures dans les rizières. A la nuit tombée, un Balinais compatissant l’a conduit à la police.

Il n’a aucun souvenir du nom de l’hôtel où il loge ni de l’endroit où il se trouve. Interrogatoire : mer ou campagne ? Ville ou village ? Un monument caractéristique ? « Ah oui, une grande statue de femme qui lève ses bras ouverts. » La description n’est pas très respectueuse mais je reconnais là la statue de Krisna à l’entrée Est d’Ubud.

J’appelle Socrate puis Thierry du Rendez-vous doux. Tous deux ont participé à ce HHH et complètent les informations. C’est Thierry qui se chargera de récupérer le malheureux transi et déjà fripé sur le banc du commissariat pour le conduire vers son hôtel.

*HHH sont les initiales de Hash House Harriers. L’institution est née à Kuala Lumpur en 1938. «Hash House» pourrait être traduit par « gargote », c’est là que se réunissaient des Anglais désœuvrés. Ils ont eu l’idée de créer cette course sur le modèle d’une chasse à courre (Harrier). On suit la trace grâce aux brins de papier placés par le hare (lièvre). On arrive ainsi à marcher entre 5 et 10 km dans la campagne balinaise.
La moins chère et la meilleure façon d’admirer le Bali profond. Venez le découvrir le 23 juillet, avec le hash de La Bastille que Thierry du Rendez-vous doux organisera.

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