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LE FRIC C’EST CHIC

Un peu partout dans le monde et notamment en France, on assiste à la disparition progressive de l’argent liquide au profit des paiements numériques et de la carte bancaire. En Indonésie, la révolution est également en marche.

En marche mais à son rythme. Car si effectivement on commence à voir apparaitre des bornes de paiement sans contact aux caisses des Mac Do, si on s’acquitte des péages du Toll Mandara avec un porte-monnaie électronique, si après des années de dialogue de sourd avec les banquiers il est enfin possible d’ouvrir des comptes Paypal et si le commerce en ligne décolle de manière spectaculaire grâce à des systèmes de paiement dorénavant fiable et rapide, tout cela ne saurait réellement remettre en question l’histoire d’amour que le pays entretien avec le cash. La fraîche, le flouse, la thune, l’Indonésie est un pays charnel qui a besoin de sentir et de toucher son argent. Ici, on aime les liasses de billet bien tassées et bien repassées. Quand on leur laisse le choix, bon nombre d’employés préfèrent encore aujourd’hui percevoir leur salaire en argent liquide plutôt que par virement, quitte à aller par la suite le déposer eux-mêmes à la banque. Il y a d’ailleurs ici des ATM dans lesquelles il est possible de faire un dépôt pour éviter les queues au guichet. L’Indonésie est aussi un pays qui reste très marqué par la crise financière de 97/98, celle qui a provoqué la chute du régime Suharto et la faillite de nombreuses banques et de leurs clients. Une certaine méfiance persiste encore dans la population, d’autant que le souvenir de ces années noires ressurgit actuellement tandis que la roupie voit son taux de change flirter avec les niveaux de l’époque. Alors on garde son argent sous son matelas, dans un coffre ou pratique courante, on achète de l’or. Et puis le cash, ça évite les questions, les indiscrétions et les complications… Dès lors au quotidien et à plus forte raison pour les étrangers en vacances, il reste nécessaire de détenir des sommes non négligeables d’argent liquide. Les cartes bancaires sont acceptées un peu partout mais leur utilisation reste soumise à une taxe de 3% en plus de la commission de la banque. Il faut également que la machine soit en état de marche et qu’une personne sachant la faire fonctionner soit présente. Bref, pour tout ce qui est supérette, restaurants, moyen de transports, ect… prévoyez du cash. Vous en trouverez dans les bureaux de change et dans les ATM. Evitez les bureaux annonçant des taux plus élevés que le cours, la philanthropie n’existe pas dans cette profession, et privilégiez les distributeurs situés dans les banques plutôt que dans des lieux annexes. Il y a une limite mécanique au nombre de billet que la machine peut sortir en un retrait. En générale elle est de 25 billets. Donc pour une machine délivrant des billets de 100 000, vous obtiendrez au maximum 2 500 000rp. Ce qui est peu et beaucoup à la fois, c’est-à-dire en gros un resto branché pour 4 mais aussi le salaire minimum mensuel à Bali.

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