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Le développement du droit de la propriété intellectuelle en Indonésie

Avoir vécu 3 ans à Paris pour étudier le Droit des relations économiques internationales et communautaires à l’Université Paris-X, Nanterre, et avoir été stagiaire pendant plus d’un an dans un bureau d’avocat à Buc-Versailles a ouvert en moi une profonde curiosité concernant les applications du
droit international en Indonésie, particulièrement le droit de la propriété intellectuelle. A la différence de la France et des autres pays développés, l’Indonésie est encore en train d’améliorer son système de propriété intellectuelle. Même si l’Indonésie a été dans le passé l’un des pays répertoriés dans la « priority watch list » américaine, le gouvernement actuel, par le biais du directorat général du Droit de la propriété intellectuelle placé sous la direction du ministère de la Loi et des Droits de l’Homme, continue ses efforts pour sortir de cette liste noire. Plusieurs cas ont démontré des résultats positifs, notamment en ce qui concerne l’annulation de demandes d’enregistrement de marques connues par des
usurpateurs, propriétaires non valides et de mauvaise foi. Des marques telles que Ikea, Koyo, Prada ont réussi à gagner leur procès contre les
parties qui, malhonnêtement, avaient enregistré ces marques au directorat.

En tant que consultante agréée en Droit de la propriété intellectuelle, je me sens investie d’une mission pour faire avancer cette notion juridique
en Indonésie. A part donner des consultations et effectuer d’autres services dans ce domaine, je fais bien sûr une campagne de sensibilisation qui
commence par moi-même et mon entourage. Par exemple, je préfère porter un sac en bambou fait par un artisan de Yogyakarta que d’acheter un sac en
cuir imitation Bottega Veneta. Me vêtir d’un kebaya avec la merveilleuse bordure krancang (spécialité de Sumatra) ou d’un batik indonésien est beaucoup plus joli qu’une blouse ou une robe imitant un couturier connu. Je préfère également mettre des sandales ou chaussures fabriquées par un créateur local qui ne coûteront pas cher que d’acheter des chaussures contrefaites à hauts talons et semelles rouges genre Christian Louboutin. Aussi, je préfère acheter des programmes d’ordinateurs moins chers mais
authentiques que d’acheter des copies de logiciels piratés.

Je me souviens, lorsque j’habitais en France, de m’être occupée de deux petit garçons (6 et 10 ans) qui refusaient de porter de fausses casquettes
Nike. J’avais également une amie française d’origine marocaine qui avait été très déçue quand sa grande soeur lui avait rapporté un faux portefeuille Louis
Vuitton. Elle refusa net de s’en servir. De ces souvenirs, je conclus aujourd’hui que le piratage, la contrefaçon et toute autre violation du Droit de la propriété intellectuelle ne sont pas seulement le résultat de facteurs économiques, mais aussi du manque d’éducation et de compréhension de
l’importance de cette notion. Si, dès leur jeune âge, les Indonésiens reçoivent les informations correctes et une sensibilisation adéquate, je suis
sûre que les enfants indonésiens ne voudront plus, eux aussi, porter de fausses casquettes Nike.

Mon voeu est que si les Indonésiens finissent par refuser d’utiliser des contrefaçons, alors par elle-même, cette industrie du faux disparaîtra.
Espérons-le !

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