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Le Barong

Les Barong n’existent qu’à Bali ! Leurs masques sont extrêmement puissants, même si des performances de Barong sont parfois données pour les touristes. Il y en a plusieurs types. Les Barong Landung sont d’immenses personnages humains représentant un roi et sa femme, ils mesurent presque trois mètres de hauteur ! Et bien sûr, comme les humains, ils n’ont que deux jambes. Tous les autres Barong en ont quatre : ce sont de drôles d’animaux, des tigres, des éléphants, des vaches, ou des lions (comme celui de mon village) qui sont les plus impressionnants. Ils ressemblent un peu à des lions chinois. Il faut deux danseurs pour les animer, l’un prend place à sa tête et fait claquer ses mâchoires et l’autre fait bouger son corps et sa longue queue. Comme pour la plupart des masques sacrés, pour fabriquer la tête de notre Barong, on a utilisé le bois d’un magnifique arbre pule qui se trouvait dans la cour d’un temple. Avant de le couper, un prêtre a procédé à des offrandes et entouré son tronc de tissu blanc. Puis le sculpteur a emporté chez lui le bois, et l’a conservé plusieurs mois dans son temple familial, avant de le ramener au temple pour le sculpter, le poncer et le peindre sur place. Tous les Barong qui proviennent du même tronc sont considérés comme frères et lorsque le temple où cet arbre poussait célèbre son anniversaire, ils doivent tous s’y retrouver pour célébrer ensemble l’événement. Bien entendu, c’est la tête la partie la plus sacrée du Barong, et c’est donc à elle que l’on doit le plus grand respect. En dehors de la saison où Barong se produit lors des cérémonies, elle est décrochée du reste du corps et précieusement conservée dans le temple, sur un autel, tandis que sa magnifique queue ondulante est simplement suspendue au mur, dans un autre local. L’histoire que raconte la danse du Barong est celle de sa lutte contre la méchante sorcière, la veuve Rangda. Cette femme atroce aux pouvoirs maléfiques, furieuse qu’aucun homme n’accepte sa fille Ratna, semait la terreur dans l’est de Java au XIe siècle. Afin de la faire cesser, un homme saint, Empu Pradah, a envoyé son fils épouser la princesse. Celui-ci en a profité pour voler ses secrets à Rangda et ainsi, Empu est finalement parvenu à la tuer. Mais la sorcière a pu se réincarner ! Au cours de la danse, les supporters du Barong essaient de tuer la vilaine Rangda qui les défie. La confrontation tourne toujours à l’avantage de la sorcière, jusqu’à ce que le Barong lui-même intervienne. Lui seul, grâce à ses pouvoirs extraordinaires, arrive à la chasser, mais bien sûr, elle reviendra encore et toujours : l’histoire de leur lutte incessante est celle du bien et du mal. Elle n’a pas de fin ! Barong est beau, majestueux et amusant à voir évoluer, avec sa mâchoire qui claque et sa queue qui ondule. Son corps est recouvert de longs poils fabriqués avec des cheveux humains. Il est toujours accompagné de ses alliés, des hommes parmi lesquels l’un porte une ombrelle blanche et deux autres de grands drapeaux pointus. Barong agit tantôt comme un gros chat, lorsqu’il passe parmi les villageois et tantôt comme un vrai lion face à son ennemie. Rangda, elle, est la plus horrible créature qui soit, avec son horrible langue qui pend jusqu’à ses genoux !

Quand les supporters de Barong tentent de l’attaquer, elle retourne sa force contre eux. Ils s’en prennent alors à eux-mêmes, et pointent leurs kris sur leurs propres corps, comme s’ils voulaient se tuer. Dans les spectacles touristiques, les danseurs font semblant de retourner leur arme sur leur propre corps, mais chez nous, au village, ils sont en transe. On dit que c’est le Barong qui les protège et leur évite de se blesser avec la lame tranchante !

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