L’ancien président indonésien BJ Habibie a révélé publiquement son opposition à la peine de mort alors que le pays se prépare à une troisième série d’exécutions capitales de condamnés pour des délits liés aux narcotiques.
L’ancien vice-président du dernier terme du dictateur Suharto, a expliqué qu’il était arrivé à la conclusion qu’aucun être humain n’a le droit de prendre la vie d’un autre être humain.
“Ce sont les prérogatives de dieu”, a lancé l’ancien président, aujourd’hui âgé de 79 ans, lors du lancement d’un livre sur le sujet, intitulé “Politik Hukuman Mati di Indonesia” à Jakarta.
“Alors, si vous me demandez quel est mon commentaire sur la peine capitale. La réponse est que je la rejette”, a-t-il lancé devant l’audience.
Il est prévu que cette troisième série d’exécutions capitales depuis le début de la tenure du président Jokowi ait lieu après le ramadan.
Si des voix contre la peine de mort se sont faites entendre ces derniers temps, notamment avec les prises de position du ministre de la Justice et des Droits Humains Yasonna Laoly ou celles de Basuki Tjahaja Purnama, le très populaire maire de Jakarta, la sentence capitale est très fortement soutenue en Indonésie, avec des sondages l’approuvant autour de 75%.
D’ailleurs, si les propos de BJ Habibie ont été très largement repris par la presse internationale, notamment australienne, ils n’ont eu quasiment aucun écho dans les grands médias nationaux.
