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L’AGUNG POUR CONTRER LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?

Les climatologues sont en train d’étudier l’éruption du mont Agung à Bali afin de trouver des indices sur la possibilité de freiner le réchauffement climatique, notamment en copiant les effets d’une éruption qui injectent dans la stratosphère des composants chimiques qui diminuent le rayonnement solaire.

Les volcans sont de parfaits laboratoires pour copier les phénomènes naturels en “geo-engineering”.

Ainsi, les autorités scientifiques pourraient délibérément envoyer un voile de dioxyde de soufre dans la stratosphère comme un écran solaire qui diminuerait les effets du réchauffement climatique.

Les cendres et les fumées rejetées par l’Agung ces dernières semaines n’ont toutefois pas été suffisantes ni assez hautes pour faire descendre la température moyenne mondiale.

Les scientifiques étudient néanmoins ce qui se passe, si toutefois l’Agung produisait une éruption égale ou supérieure à celle de 1963.

“J’ai fait quelques simulations de ce qui pourrait se passer à Bali avec un modèle de la météorologie britannique et aussi quelques simulations de geo-engineering”, a expliqué Jim Haywood, professeur en sciences de l’atmosphère à l’université d’Exeter.

Il a estimé que l’Agung avait craché 8 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans la stratosphère en 1963, soit entre 10 et 15km au dessus de la surface terrestre, une quantité suffisante pour faire baisser la température moyenne mondiale pendant quelques mois.

“De nombreux savants gardent un œil sur l’éruption de l’Agung à Bali”, a dit pour sa part Alan Robock, un professeur des sciences du climat à l’université Rutgers.

“Ces éruptions peuvent servir de modèle pour les humains qui souhaiteraient créer un tel nuage”, a-t-il expliqué.

C’est seulement récemment que les analyses par satellites sont devenues suffisamment précises pour exploiter les éruptions volcaniques comme exemples de geo-engineering.

Cela n’était pas le cas lors de l’éruption du Pinatubo (Philippines) en 1991. Il est bien connu que cette éruption avait eu un effet de refroidissement du climat mondial à cause des 20 millions de tonnes de dioxyde de soufre rejetés dans la stratosphère.

“Depuis le Pinatubo, nous sommes plus au point” dans l’analyse des effets d’une puissante éruption, a dit pour sa part Matthew Watson de l’université de Bristol.

“Nous attendons qu’il se produise quelque chose à une échelle significative qui nous permettra de commencer à envisager ce que l’on peut faire en geo-engineering”, a-t-il dit.

Il a estimé que l’Agung n’avait pour l’instant rejeté que 10 000 tonnes de dioxyde de soufre, et pas suffisamment haut dans l’atmosphère.

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