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La grande famille

A l’occasion du 25ème anniversaire de la série Friends, sa créatrice a une nouvelle fois douché les espoirs de nombreux fans quant à l’éventualité d’une suite ou d’une réunion sous quelque forme que ce soit pour ces icônes de la culture pop des années 90/2000.

Mais cette fois, plutôt que de citer les contraintes d’emploi du temps des uns et des autres ou ses doutes quant à la pertinence de relancer une série culte qui, reste dans l’état aujourd’hui encore une des plus regardée au monde, elle a été bien plus définitive qu’à l’accoutumée en expliquant que de toute façon l’obstacle principal à la chose venait du fait que le sujet central de Friends était de raconter cette période de la vie où vos amis constituent aussi une famille. Une période enchantée qui prend irrémédiablement fin au gré de l’avancement de chacun dans sa vie d’adulte.

C’est malheureusement vrai partout et pour tout le monde, sauf peut-être à Bali où les circonstances nous permettent de faire durer un peu le plaisir. Dans une île qui vit principalement à l’extérieur et dans laquelle on circule plutôt facilement, où le cadre professionnel est généralement décontracté et peu formel, où la pratique d’un sport est facilement accessible quels que soient ses goûts et son âge et où l’offre de restaurants est aussi pléthorique que bon marché, entretenir une vie sociale soutenue y est sûrement plus facile qu’ailleurs. Et c’est aussi sans doute un peu plus nécessaire.

En effet, après avoir quitté son quotidien, sa famille et ses amis pour se retrouver à plusieurs milliers de kilomètres de ses racines, le besoin de se reconstruire un univers autour de soi se fait assez vite sentir. Mais à Bali pour cela, il faut consentir à quelques efforts auxquels tout le monde n’est pas forcément préparé. Comme par exemple celui de parler une langue étrangère. Même tant bien que mal et même si la communauté française est ici particulièrement présente, il n’est pas vraiment envisageable d’habiter quelque part sans pouvoir communiquer avec 95% des gens que l’on y croise. Et si on est en capacité de s’exprimer, il faut aussi savoir se taire et garder pour soi ses opinions politiques ou sociétales. Bali nous donne l’opportunité de fréquenter et de forger des amitiés avec des personnes que nous n’aurions jamais pu ou même voulu croiser dans un contexte différent. Être en mesure de le considérer comme une chance et non une malédiction rend tout de suite la vie plus facile. Et vous verrez, il est parfaitement possible de se prendre d’affection pour quelqu’un qui cherche à vous convaincre que Nyepi porte gravement atteinte au principe de laïcité ou de faire une partie de tennis avec un ami qui pense que si jamais un oiseau osait encore chier sur son N-Max, alors là pour le coup la biodiversité serait vraiment en danger.
On vous l’a dit, à Bali vos amis sont aussi votre famille. Mais parfois une famille dans sa version repas arrosé du dimanche midi.

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