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La corruption s’apprend à l’école

Les réflexions de Gerda K Wanei, une universitaire spécialiste des questions d’éducation, et du psychologue Sartono Mukadis sont au centre d’un papier du Bali Post, en date du 11 novembre dernier, qui fait un constat courageux sur le problème de la corruption dans ce pays. Selon eux, le mal serait enraciné dès l’école à cause d’un système éducatif qui privilégie les résultats et non les moyens de les obtenir. Un système favorisé par les profs eux-mêmes qui mettent l’accent « sur la chasse au Quotient Intellectuel le plus élevé au détriment du Quotient Emotionnel, qui valorise l’aspect moral et éthique ». Les parents seraient aussi responsables, tout préoccupés qu’ils sont par le carnet de notes de leurs rejetons. « Qu’un élève rentre avec des notes en dessous de la moyenne, ou pire avec un redoublement en vue, et les parents perdent la face devant les voisins, se laissent envahir par la colère et la honte ». Les deux intellectuels poursuivent en expliquant qu’il serait préférable que les parents « soient capables de stimuler la soif d’apprendre de leurs enfants et d’accepter les mauvaises notes ».

Bien au contraire, la solution aux mauvais résultats et au redoublement est réglée par des pots-de-vin versés aux profs et aux directeurs d’école. Et comme en Indonésie, tout finit par être réglé en coupe nette dans un système parallèle, informel et incontournable, un barème existe. A titre indicatif, une petite enquête menée par les soins de votre rédacteur en 2004, indiquait qu’en banlieue ouest de Denpasar, un point coûtait 100 000 roupies. « L’élève finit par intégrer le fait que tout peut se régler avec de l’argent », poursuivent les experts qui notent au passage avec évidence que ce système favorise les classes moyennes et aisées au détriment des plus modestes. « Les enfants se retrouvent ainsi empoisonnés dès le plus jeune âge et le mal va se développer en eux de façon fertile jusqu’à en faire des nouvelles générations de corrompus à l’âge adulte », précisent les deux spécialistes avec bon sens. L’article se termine sur un constat lucide du monde matérialiste qui est le nôtre aujourd’hui : « Le désir d’un style de vie luxueux est plus fort que notre capacité à l’atteindre et porte les germes de la corruption de nos âmes ». A méditer…

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