Accueil Billets Le billet de Papaya

KORUPSI di BALI ?!

Ayu, une amie de Denpasar, me racontait que l’autre soir sa fille rentrait tard du travail quand elle s’est fait arrêter par un policier et un pecalang (agent de sécurité du banjar). Ils lui ont dit que la prochaine fois qu’elle se trouverait dans la rue après 22h elle écoperait d’une amende de 1.000.000 rp (75€) car c’est désormais interdit …une nouvelle loi toute fraîche ! En bonnes Balinaises, Ayu et sa fille préféraient en sourire qu’en pleurer et l’idée qu’elles étaient peut-être tombées sur des ripoux ne les a pas effleurées. Ce n’est pourtant pas faute d’en avoir déjà croisé sur leur chemin ! Intriguée, j’ai cherché des explications à cette histoire. Un ami expatrié de longue date a dit qu’« ils » ne savaient plus quoi inventer pour racketter les gens mais un autre pensait qu’il s’agissait du projet de nouveau Code Pénal mais que ce couvre-feu ne concernait que les femmes ; que c’était l’une de cette série de mesures que les musulmans radicaux venaient d’essayer de faire passer au Parlement avec dans le même package, l’interdiction de forniquer avant le mariage… vote qui avait été différé suite aux violentes manifestations à Jakarta !

De mieux en mieux : le lendemain, j’apprends qu’en fait c’est du banjar qu’émane cette mesure ! Ayu, raconte que, dans la journée, un pecalang a distribué des prospectus à propos de ce couvre-feu dans son quartier de Denpasar. Il y était confirmé que l’amende – qui semblait concerner tout le monde – était de 1.000.000 rp pour les contrevenants, ce qui équivaut en gros à une moitié de salaire mensuel, d’un seul coup, pour l’habitant moyen ! C’est ce genre d’indice qui trahit qu’il s’agit davantage d’un racket que d’un désir de maintenir la sécurité dans les rues, le soir, pour le bien-être de tous !

Bien évidemment, en 2019 trop de gens ont besoin d’être dehors le soir
(notamment pour leur travail) pour qu’un règlement pareil soit viable.
Malheureusement c’est loin d’être la première fois qu’il faille retirer rapidement un règlement tout frais. Entretemps, ça aura causé un stress immense et un certain nombre de personnes se seront fait plumer d’autant que, bizarrement, on se retrouve généralement sans reçu pour l’amende payée ! Là, en l’occurrence, le lendemain un type du banjar est revenu récupérer ses prospectus en marmonnant qu’il y avait des «désaccords » !

Mes amis de France m’assurent que je vis dans un paradis et me
trouvent un peu enfant gâtée quand j’hésite à le confirmer promptement.
Bali, le paradis ? Moui, mais pas plus qu’ailleurs !

Nancy Causse

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