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MON JAKARTA PAR PASCAL “PAISI” HIERHOLZ

Pourquoi Jakarta ?
Pour le boulot. Je suis arrivé fin 2008, l’agence McCann Worldgroup cherchait un directeur de création pour son agence.

Quelle a été votre première impression ?
J’arrivais de Shanghai, c’était un moindre choc que la Chine mais j’ai tout de même mis trois heures depuis l’aéroport à rejoindre le centre de Jakarta, à l’époque il n’y avait qu’une route, depuis elle a été doublée à cause des inondations, j’ai vite appris le sens du mot macet. Mais j’ai vite dépassé ce problème des embouteillages, il faut savoir s’organiser.

Que faites-vous actuellement ?
Je travaille toujours dans la communication, je suis concepteur publicitaire traditionnel et digital, je fais des campagnes, des logos, des designs d’emballage. Je peins aussi beaucoup sous mon nom d’artiste Paisi, j’expose en ce moment au Pullman à Bali et je fais des livres.

Vous parlez de Jakarta comme d’un trésor caché ?
Oui, c’est bien la première impression que j’ai eue, c’est un endroit de grand contraste qui ne s’offre pas à tout le monde. Il faut quitter sa voiture et marcher, se perdre un peu, même dans des endroits dégueu. Je vois l’art et la beauté dans la rue. Un mur décati, un canal, des tours en arrière-plan, un marchand ambulant qui passe. J’aime me promener dans Kemang et découvrir ses petites rues au cachet hollandais, Senopati plus chic, Kelapa Gading la chinoise, le centre de la vieille ville autour du café Batavia entièrement en réfection en ce moment. Il y a peu de parcs mais beaucoup de verdure. On trouve des petits cafés de-ci de-là, parfois cachés dans des jardins suspendus.

Quand on a envie de satisfaire des envies culturelles à Jakarta, comment fait-on ?
Avouons que c’est difficile et qu’il y a sans doute 100 fois moins de musées et de galeries qu’à Shanghai à taille égale. Il y a quelques années, il y avait une grande galerie d’art contemporain au niveau -1 du Grand Indonesia Mall mais ça a été remplacé par des commerces plus lucratifs et plus standardisés. Je peux quand même recommander quelques galeries dans lesquelles je vais souvent à Kemang : Edwin, Dia-lo-gue et bien sûr Duta Fine Arts Foundation de notre compatriote Didier Hamel.

Vous avez quelques bonnes adresses à nous recommander pour se restaurer ?
Le Quartier à Senopati, belle ambiance resto-brasserie avec un joli plateau de fromage. Le Yellow Fin, toujours à Senopati, très bon japonais. Le Benedict dans le mall Pacific Place, jouxtant Aksara, on y propose des petit-déj délicieux toute la journée. Dapur Babah (anciennement Tao bar) à Gambir, Jl. Veteran, ambiance jaman dulu avec bar sympa et déco traditionnelle. Le Skybar, en haut de la tour BCA, une vue imprenable. Dans le Kungskring Paleis (Tugu) anciennement Buddha Bar, galerie et resto très chic, Suzie Wong lounge. Le Koi Kemang, c’est une adresse consistante, très bon resto et il y a aussi une galerie. J’aime bien aussi le Darmawangsa Square, c’est un centre commercial de petite taille, avec beaucoup de bons troquets et de boutiques. Pour le vin, c’est soit Cork & Screw Grand Indonesia ou bien Vin + à Senayan. Et pour le billard, c’est au choix Murphy’s Kemang ou bien Face Bar à Menteng, avec son choix de resto thaï ou indien à l’étage.

Alors, si c’était à refaire ?
Je ne crois pas que personne ait jamais rêvé de vivre à Jakarta. Mais si on a suffisamment de moyens pour vivre dans un quartier sympa, qu’on évite les dîners huppés et la conversation superficielle de la bonne société, qu’on a de la patience et de la bonne volonté, la magie est là, Jakarta est une ville vraiment intéressante et les Indonésiens sont des gens créatifs. Et d’ici 3 ou 4 ans, grâce aux travaux lancés par Ahok, les embouteillages devraient se résorber, il y a déjà du progrès avec le MRT qui nous relie à l’aéroport. Jakarta me rappelle la Chine des années 2000 avec tous ses travaux d’infrastructure.

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