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Hishem: des critères sociaux et environnementaux pour du rotin synthetique

« L’urgence, c’était de trouver un produit de remplacement au teck. La pression sur cet arbre ces dernières années pour fabriquer des meubles de jardin était trop lourde. Depuis 2004, la page du teck est tournée pour le meuble de jardin, c’est le rotin synthétique qui a pris le dessus et c’est tant mieux pour l’environnement, nous déclare d’emblée ce pionnier du rotin synthétique, dirigeant d’une société qui emploie plusieurs centaines de personnes à Java et Bali dont 4 dessinateurs industriels. Outre le fait de l’épuisement des stocks de teck, le rotin synthétique présente un immense avantage pour les clients, souvent des professionnels de l’hôtellerie. « Tout d’abord le poids. On déplace les lits de piscine en rotin synthétique quatre par quatre tandis qu’il est impossible de porter plus d’un lit en teck à la fois. L’autre argument, encore plus prégnant, c’est l’entretien. Un lit en teck demande tous les 6 mois une journée entière d’entretien pour le poncer et le re-vernir, cette journée d’entretien dans un pays développé, c’est le prix d’un lit en rotin synthétique qui ne demande pas d’entretien, le calcul est vite fait pour le client, renchérit Blaise. Ajoutez à cela les infinies possibilités de design qu’offrent les cadres en aluminium et les couleurs du rotin synthétique, plus de 350 références dans le catalogue d’Hishem, et vous aurez enfin compris le succès de cette nouvelle fibre.

Après avoir travaillé avec toutes les fibres synthétiques des trois marques principales Syra, Rehau et Viro et avoir effectué des tests de traction et d’usure, le choix d’Hishem s’est porté sur Syra. « Ce qui marque surtout notre différence, c’est la qualité de l’aluminium. Nous utilisons du 6063 T5, c’est une qualité d’aluminium qui précède juste la série 7 utilisée dans l’aéronautique, la même que celle utilisée pour les cadres de VTT. Une fois plié, l’alu perd considérablement de ses propriétés mécaniques. Voilà pourquoi nous le repassons au four. Mais il faut toujours porter une attention particulière aux points de soudure, j’ai la chance d’avoir un beau-frère soudeur alu qui a formé notre équipe, c’est infiniment plus complexe que la soudure du fer forgé ». Le dirigeant d’Hishem insiste aussi beaucoup sur le respect des normes environnementales et sociales dans son usine : « on ne crée pas de déchets, on les revend à des sociétés qui vont les recycler. Le polyéthylène haute densité utilisée pour le tissage se recycle indéfiniment. De la même manière, nous n’employons pas de traitement chimique pour l’aluminium, nous préférons les traitements thermiques plus coûteux mais nous tenons à rester une entreprise verte. Nous ne faisons pas tisser dans les villages mais uniquement dans nos usines car nous voulons garder le contrôle de notre production, pas seulement pour s’assurer de la qualité mais aussi et surtout être certain de ne pas employer d’enfants ».

Blaise Samoy avoue ne pas souffrir de concurrence tant le marché est immense : « je suis toujours à l’affût des nouvelles tendances. Hishem était le premier fabricant de meubles en rotin synthétique à Bali et l’un des premiers en Indonésie. Les timides percées du batyline ou du teck alu ont fait long feu. Je suis à la recherche de nouvelles matières mais pour l’instant, le rotin synthétique est toujours la référence en mobilier de jardin. La demande est très soutenue. ».

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