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LES GO-JEK SONNENT LA MISE A MORT DES BAJAJ

Il fut un temps pas si lointain où les villes indonésiennes étaient encore envahies de bajaj, ces tricycles-taxis bruyants, fumants et inconfortables que les citadins prenaient pour de petites distances.

Mais l’application Go-Jek et sa concurrente Grab, qui ont ubérisé la profession ces dernières années, en permettant à tout propriétaire de deux-roues de devenir moto-taxi et ainsi d’avoir un job, est en train de remiser à la casse les vieux tricycles.

Le bajaj, du nom de la marque indienne de deux-roues, à l’origine une sorte de copie du célèbre tricycle Vespa que les postes françaises ont utilisé jusque dans les années 80, est donc aujourd’hui un moyen de transport au bout du rouleau.

“Nos revenus ont chuté de 70 à 80% depuis l’arrivée de Go-Jek”, explique Zainuddin, chauffeur de bajaj de son état.

Il y en avait 14 000 dans les rues indonésiennes en 2015. Aujourd’hui, Go-Jek, qui a été lancé en 2010, affirme employer 900 000 chauffeurs de deux-roues et servir 15 millions d’utilisateurs par semaine.

Google et le fonds d’investissement Temasek de Singapour, parmi d’autres, viennent d’annoncer qu’ils avaient pris des parts dans Go-Jek pour un montant de 5 milliards de dollars.

Le géant chinois de l’Internet Tencent fait aussi partie des investisseurs récents.

Le marché du moto-taxi commandé par appli devrait représenter environ 20 milliards de dollars en 2015 dans le sud-est asiatique.

Les clients ne semblent pas particulièrement chagrinés de la disparition des pétaradants bajaj, même si les derniers modèles mis en service, d’une couleur bleue en rupture avec les anciens modèles oranges, étaient à la fois moins bruyants et moins polluants.

Non, ce qui est noté avec satisfaction, c’est qu’avec les Go-Jek et autres, outre le fait qu’il est facile d’en trouver un avec l’appli, il n’est plus nécessaire de batailler pendant de longues minutes pour fixer le prix de la course, comme avec les chauffeurs de bajaj.

Tetty Iskandar, une ménagère qui a pris les bajaj pendant 35 ans explique : “Je les ai pris pendant des années en allant au marché. Vous deviez négocier avec les chauffeurs pour le prix du trajet, après avoir déjà négocié sur tout pour faire les commissions. Des fois, j’en avais marre, c’était si fatiguant alors que je voulais juste rentrer vite à la maison.”

Arrivés à la fin des années 60, le bajaj est donc une espèce en voie de disparition qui ne sera pas regrettée par les usagers.

Reste qu’on peut quand même se demander par exemple s’il sera aussi facile de déménager à scooter ou à mobylette qu’avec ce tricycle d’un autre temps…

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