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Femmes indonésiennes à vendre?

Lu le 10 octobre dernier dans les colonnes du Jakarta Post un étonnant papier sur les délibérations de la Cour Suprême indonésienne qui prévoit une modification des règles qui prévalent aux mariages transnationaux. Enfin, nous exclamons-nous, étant donné l’urgence de réviser une loi vieillotte qui applique le principe dépassé du droit du sang et met les couples unissant un homme étranger et une femme indonésienne et leurs enfants dans une situation précaire absolument intolérable s’ils décident de vivre en Indonésie. La lecture de l’article nous fait cependant vite déchantés. Il est question que les juges de la vénérable institution proposent aux parlementaires un amendement qui obligerait tout homme étranger candidat au mariage avec une Indonésienne à déposer la somme de 50 000 dollars (500 millions de roupies) à la Bank Indonesia en préalable. « Dans le but de protéger les femmes », explique sobrement le communiqué que la Cour a fait passé au Jakarta Post et qui cite en exemple l’Egypte où parait-il cela se passe déjà comme ça.

Un état protecteur donc… un peu comme le souteneur protége ses gagneuses, qu’il vend aussi a l’occasion. Rappelons comme le fait judicieusement le Jakarta Post, journal à la sensibilité « occidentale » et donc alarmé par la nouvelle, que la situation des mariages transnationaux est déjà rendue bien difficile par des démarches compliquées et coûteuses (le montant est bien sur à la tête du client), que le mari étranger ne bénéficie d’aucun statut, que les enfants sont obligatoirement de la nationalité du père et qu’ils doivent en conséquence posséder un visa dès l’age de deux mois (gare à l’over stay !), que ce visa de « visite familiale » doit être obligatoirement demandé dans une ambassade à l’extérieur du pays, obligeant les nouveaux-nés à prendre l’avion avec les parents. Enfin, que ces visas sont payants et qu’ils doivent être renouvelés indéfiniment et donnent seulement à leurs possesseurs le statut de « touristes à vie ». Paradoxe d’un pays qui prône ses « valeurs familiales » à tout va et qui refuse aux familles mixtes le droit élémentaire de vivre en paix… Il se murmurait que cette loi inique allait enfin être révisée. Nous étions plein d’espoir. Mais comme souvent, les vieux messieurs des institutions dansent le tango, on attend un pas en avant et ils font deux pas en arrière…

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