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Face to face : le reveur de la médaille

Stéphane Varennes travaille depuis bientôt 15 ans dans la gravure sur métal. Il a commencé son activité en Espagne avec un modeste pantographe (instrument à tiges articulées qui sert à reproduire mécaniquement un dessin). Puis il a acquis sa première machine à gravure assistée par ordinateur, une machine qui fonctionne avec une pointe de diamant. « Les machines à cette époque permettaient un bon travail au trait mais la gravure au point par point ne produisait pas un assez bon rendu » précise-t-il. Il a alors l’idée de développer avec son équipe un logiciel qui lui vaut une médaille de bronze au concours Lépine en 1995. Ce logiciel lui permet de graver sur tous types de métaux (or, argent, acier, rhodium, cuivre…) des photos ou des logos avec une grande précision, de l’ordre du 20ème de millimètre. Le produit rencontre un grand succès, en Espagne et en France, auprès des particuliers friands de voir reproduire sur des supports tels que des médailles ou des porte-clefs la photo de leurs proches ou de leur animal de compagnie !
Installé depuis quelques années déjà à Bali pour une activité d’import-export qu’il menait en parallèle, Stéphane a l’idée d’importer en 2001 sa première machine à graver à Bali. « Le marché était totalement saturé en Europe, j’ai senti qu’il y avait des opportunités à Bali d’autant que j’étais tout seul sur le créneau». Il recrute et forme une équipe de trois personnes et installe un point de vente dans le centre commercial Ramayana. Le succès est immédiat, les touristes australiens sont très friands du produit. Son entreprise se développe rapidement au point qu’il emploie aujourd’hui 35 personnes, dispose de 5 machines à graver et de 8 points de vente sur Bali et d’une boutique à Jakarta. Stéphane
Varennes se félicite des qualités de son équipe qui a largement contribué au succès de son entreprise : « leur état d’esprit balinais, très méticuleux, très attentif fait des merveilles pour ce travail de grande précision ». Le chef d’entreprise avoue gérer son personnel entièrement balinais avec beaucoup de souplesse, « je les laisse participer à toutes leurs fêtes, ils sont bien responsabilisés, le travail n’a jamais eu à souffrir du calendrier hindouiste ».

Malgré ce bilan étincelant, l’avenir reste incertain. Stéphane se souvient des premiers évènements qui ont fissuré la sérénité de tous ceux qui ont élu domicile à Bali. « En 2002, au moment des bombes de Kuta, on a pris une claque. Je suis allé à l’hôpital pour proposer mon aide, c’est la première fois que je voyais l’horreur d’aussi près ». A cette époque, il lui a suffi de puiser dans ses réserves pour faire face à la crise due à l’absence de touristes, il n’avait alors que 3 employés. Même si les nouvelles bombes de 2005 n’ont pas le même impact financier, les pertes s’élèvent déjà à 40%.
Depuis 2002, Stéphane a entrepris d’élargir sa clientèle parce qu’il sait le touriste volatile. « Nous avons commencé à démarcher les grands comptes, les hôtels et les sociétés installées à Bali. Tout le monde se montre très intéressé par la promotion par l’objet. Nous proposons à ces entreprises de graver leurs logos sur des stylos, des porte-cartes, des porte-clés, des paper clips. Pour l’instant, chaque contact commercial s’est toujours soldé par la signature d’un contrat ». De nombreux fabricants de bijoux ont aussi recours à ses services pour graver leur logo. Stéphane lorgne aussi vers l’Australie, un marché encore presque vierge pour ce type de produit. Il a initié un système plus souple que la franchise. « Nos agents prennent les commandes sur place. Il ne leur suffit que d’un scanner et d’une ligne internet haut débit. Ils nous font passer la photo par internet et nous produisons ici à Bali. Le délai de livraison n’est que de 4 jours ouvrés ». Son site internet très récent commence aussi à produire des résultats et grâce à la rapidité de Fedex, il a pu livrer des clients en 2 jours au fin fond des Etats-Unis !

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