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Extase et agonie du caritatif

Le petit monde d’Ubud est une fois de plus en effervescence.
Le Festival des Ecrivains pointe son nez et ouvre ses pages du 5 au 9 octobre. Pardonnez mon ignorance mais je ne connais aucun des écrivains invités sauf… le grand Alexander McCall Smith, auteur de la délectable série des Enquêtes de Madame Precious Ramotswe , personnage à la stature imposante qui mène ses investigations à bras-le-corps entre deux tasses de bush tea. Aurait-elle aimé enquêter sur la valse des sponsors, le départ de la Citi Bank au profit de l’ANZ Bank ? Fervente admiratrice je suis donc de cet Ecossais expert en droit appliqué à la bioéthique et néanmoins auteur de plus de 50 livres de fiction. Ses lecteurs affichent une grande dévotion pour ses ouvrages, ce que Thierry, notre inépuisable libraire à Rendez-vous Doux confirme : «A peine un de ses livres est-il en rayon qu’il est aussitôt emporté.»

Autre sujet d’effervescence ? La question qui agite tous ceux qui ici consacrent leur temps à de nobles causes caritatives : comment financer leurs projets ? Or voici pléthore de modèles inspirants : la fondatrice de Toko Senyum , la « Boutique du Sourire » est l’héroïne du jour. Décorée par notre royal voisin d’Outre-manche le prince Charles, Mary Northmore est une figure de bonté et de modestie. Elle a mis en place avec grand succès une boutique Jl Sri Wedari dont chaque article a été donné par des particuliers, commerçants ou hôtels. Ainsi, vêtements, livres, DVD et bric-à-brac sont vendus au profit de sa fondation qui finance ainsi la chirurgie d’enfants et d’adultes souffrant de bec de lièvre et autres difformités craniofaciales. C’est une indéniable réussite aujourd’hui reconnue par la Reine Elisabeth herself, mazette, Bali peut flasher ses sourires extatiques à Buckingham.

Si Mary certes montre la voie, elle n’est pas la seule à se substituer à la vacuité du gouvernement. Ainsi, Daniel Chieppa, un de nos concitoyens et résident de Bali depuis bien des lunes, a choisi d’aider la cause des enfants pauvres et sans domicile.
Il s’est lancé avec deux amis aussi braves et fous que lui dans une marche de plus de 500 kilomètres, pieds nus (!) à travers toute l’ile. Ils récoltent ainsi des fonds, des dons alimentaires et des livres. Chapeau bas et haut les coeurs !

La fondation YKPA, quant à elle, est soutenue par la galerie Biasa ArtSpace pour construire une maison pour les enfants des rues ; «Four Seasons» organise une course «Hope for Life» pour la lutte contre le cancer, cependant que La Lucciola a le même projet pour soutenir Bali Peduli dans son travail sur le SIDA.

Question : Le sud de l’île voudrait-il partager ses philanthropes avec Ubud ? Et ses logisticiens du caritatif ? Et autres cyber-experts pour réseauter et faire prendre la sauce de la cause ? En effet, à titre d’exemple, la Fondation Tri Hita Karana cherche désespérément à finir le premier étage de son bâtiment. Centrée sur la permaculture, la fondation a été créée par Chakra Widia qui a financé de ses propres deniers la construction d’une école avec salles de cours et chambres pour les volontaires. Inventif, il a construit à bas prix, en utilisant un mélange de ciment, sable, enveloppes de riz et fibres de palmier, économisant ainsi jusqu’a 50% du coût. Il ne reste plus qu’à terminer les salles de cours ! Une levée de fonds serait plus que bienvenue avec l’aide de volontaires, grâce à une expo ? Un concert ? Un dîner ? Une kermesse ? Que ceux qui savent et veulent agir se lèvent tous pour Chakra !

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