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En route vers le Bali d’avant…avec Lola

« Bali était un repère de voyageurs, j’aimais leur façon de vivre dans une ambiance d’école buissonnière avec des marginaux de tous horizons et de tous milieux, des artistes et des aventuriers. Il y avait encore beaucoup de maisons sans électricité, on s’éclairait à la lampe à pétrole. Le soir, on entendait souvent un gamelan au loin, sinon c’était très calme. Il y avait moins de règles et de contraintes, la police était quasi invisible, on circulait à moto principalement et sans casque, Seminyak c’était vraiment la campagne. Peu de routes étaient asphaltées. Nous nous sentions invités, personne n’arrivait en terrain conquis et n’aurait songé à acheter un morceau de terre. D’ailleurs, peu y vivaient à l’année, beaucoup se partageaient entre ici et Goa, Ibiza ou leur pays d’origine. Il y avait des fêtes sans arrêt et tout le monde y allait. Nous étions immergés et totalement fascinés par la beauté de l’île et sa culture si raffinée et si vivante, si spirituelle et ancrée dans le temps présent. Parce que peu nombreux, nous étions parfaitement intégrés parmi les Balinais. Aucun d’entre nous n’ignorait les phases de la lune, les prochaines cérémonies. On faisait sourire les Balinais parce que nous vivions dans des maisons inspirées du modèle de grenier à riz, le lumbung, en partie ouvertes au rez-de-chaussée sur le jardin […] Les grandes aventures culinaires à l’époque, c’était de partir en quête de frites à Kuta ou d’organiser une soirée autour d’un camembert arrivé de France. Pour téléphoner, il fallait aller à l’aéroport ou au Peanut’s Lane, on faisait la queue avec les copains. Vers 17h, les rues s’emplissaient de vélos, il ne fallait pas rouler trop vite à cause des insectes qu’on se prenait dans la figure et les grillons se mettaient parfois à chanter avec un bruit assourdissant […] Je ne remercierai jamais assez les Balinais d’avoir pris aussi bien soin de mon fils. Partout il était choyé, bienvenu et adoré comme un prince. Pourtant, à chaque fois que je rentrais en France, mis à part avec la famille et quelques amis, j’avais l’impression qu’il allait déranger. Ketut, qui est toujours avec moi depuis 19 ans, s’est toujours occupée de lui avec patience et douceur, comme si c’était son propre fils […] En m’installant ici, j’ai taché d’échapper à une vie urbaine et superficielle, elle nous a tous un peu rattrapés. Malgré tout, je tente d’être fidèle à mes aspirations un peu écolos, humanitaires, je me sens toujours de passage ici, je n’ai pas acheté de terrain ni construit de villa, je loue encore ma petite maison en bambou sur la plage. Ca me suffit et je suis reconnaissante aux Balinais de l’accueil qu’ils continuent à me faire. Je sens que j’appartiens à cet endroit par le cœur. »

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