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En route vers le Bali d’avant avec… Etienne Lheureux

« Lors de mon premier voyage en Indonésie en 1981, j’avais volontairement écarté Bali que je pensais déjà trop touristique pour découvrir Sumatra, Java et quelques îles sur un phinisi. A l’issue de ces 4 mois sabbatiques, je n’avais vraiment pas envie de rentrer. En guise de petit boulot pour prolonger mon séjour en Asie, je me suis fait embaucher par Total pour une campagne d’exploration d’un an en Irian Jaya, le pied ! Après quelques autres expériences de travail, en particulier à Singapour, j’ai fini par m’installer à Bali en 1985. J’étais attiré par Ubud, alors j’ai choisi de me fixer dans un petit hôtel de Peliatan, le Bali Breeze. A l’époque à Ubud, il n’y avait que 6 heures d’électricité par jour dans la jalan raya et la jalan Monkey Forest. Pour nous éclairer dans notre hôtel, une employée passait avant la tombée de la nuit allumer les petites lampes à pétrole ! Quand on me demandait ce que je faisais dans la vie, je répondais invariablement que j’habitais à Bali, ça me semblait une vraie raison de vivre. Je jouais de la musique et aux échecs avec mes copains balinais, je me baladais dans les rizières ou à moto, nous avions du temps et Ubud correspondait bien à mon tempérament un peu mystique, poète et farfelu. A l’époque, je n’aurais jamais pu habiter à Sanur qui rassemblait la bourgeoisie des expats et les grands patrons d’hôtels et encore moins à Legian où je ne me sentais pas très en phase avec l’ambiance de fête, de dope et de business. Vers 1995, je sentais que les choses changeaient, que ça basculait vers le business mais j’étais convaincu que Bali resterait comme je l’avais vécu 10 ans plus tôt. J’ai passé quelques années difficiles d’adaptation, fini par quitter Ubud pour un bref séjour à Legian puis Sanur où je vis depuis 14 ans […] Comme beaucoup au début, j’ai fait un peu d’export sans conviction. Puis, j’ai commencé à travailler en 1990 avec Dirk Bergsma (Cf. la Gazette de Bali n°63 – août 2010) pour organiser des croisières, essentiellement pour des groupes d’expats d’Asie et avec Terre d’Aventures à partir de 1996 […] J’aime encore presque tout à Bali. Au début, la lenteur, le calme, les rizières, l’absence de « rat race » à l’occidental, la course au fric. A présent, l’île s’est beaucoup développée mais j’y vois des côtés très positifs pour la population. Je me sens proche des Indonésiens, j’ai horreur comme eux de la confrontation, tout est toujours arrondi à leur contact. J’admire aussi leur capacité à vivre ensemble et à accepter aussi bien les étrangers. Je ne connais pas d’endroit au monde comme Bali, aussi cosmopolite, où l’on peut rencontrer aussi facilement des gens de toute extraction, avec des parcours aussi atypiques […] Mes 29 ans en Indonésie m’ont profondément changé. Jusqu’à mon départ de Belgique à l’âge de 24 ans, j’avais souvent des crises de cafard. Ici, ça ne m’est plus jamais arrivé, ses habitants m’ont apporté une nouvelle manière de voir les choses. »

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