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En route vers le Bali d’avant avec Dominique Seguin

« Mon histoire d’amour avec Bali a commencé par un bananier en bois. J’avais vu à la télé que France Gall avait rapporté cette pièce d’artisanat de ses vacances à Bali. Quelques semaines plus tard, en passant devant la boutique Louis Vuitton à Paris, nous voyons des bananiers semblables en vitrine, nous entrons et demandons d’où ils venaient, là encore, Bali. Nous décidons avec mon copain de l’époque de partir en Indonésie, nous nous déguisons pour la première fois en routards et arrivons à Medan, sur l’île de Sumatra. Un voyage épique, haut en couleurs, tout en bus. Nous faisons un stop à Jakarta et repérons de magnifiques tableaux à la Gauguin, qui provenaient de Bali. Tout concourait à nous indiquer la bonne direction. En atteignant Bali, j’avais l’impression d’arriver dans un cinq étoiles, tout était beau, tout sentait bon, l’odeur de l’encens, le bruit des cérémonies. Nous nous installons pour 4 mois dans une communauté de peintres à Ubud à côté du musée Neka, qui s’appelle à présent le Yin et le Yang. Nous passions notre temps à nous balader, à tomber de motos tant les routes étaient pourries. Nous sommes revenus l’année suivante, avons loué l’ancienne maison de Rudolf Bonnet à Ubud et avons fait fabriquer des ceintures en plumes de coq qui ont eu beaucoup de succès en France. Pendant quelques années, nous avons fait des allers-retours avant que je ne m’installe définitivement en 1992 quand j’ai rencontré Pak John, mon nouvel amoureux. En venant, en revenant puis en me fixant à Bali, j’ai cherché la chaleur, l’exotisme, l’insouciance, la facilité, tout était fait pour l’amour et la belle vie. J’étais aussi inconsciemment en quête de quelque chose du Cambodge dans lequel j’ai passé ma jeunesse. Mais en fait, j’ai vite ressenti que Bali n’appartenait pas à l’Asie que je connaissais, Cambodge, Laos et Vietnam. Là-bas, tout grouille la nuit, les odeurs sont différentes, ça piaille dans la rue. Ici, il n’y pas de grands arbres, ni de jardins comme à Hanoï, Saigon ou Pnom Penh. J’ai trouvé des points communs entre les Balinais et les Tahitiens, entre autres pour leur nonchalance et leur calme. J’ai vite compris que ce que j’avais quitté en Asie était révolu et c’est tant mieux, tout était nouveau pour moi ici, y compris ces repas improvisés où chacun apportait son bungkus et où on se délectait de tarte tatin à la mangue. Tout était tellement fort et nouveau que je craignais même d’emmener mon chéri en Europe de peur que l’énergie redescende dans notre passion. Je suis heureuse de m’être fixée sur cette île magique. Ma vie est plus rangée à présent et je regrette de ne plus prendre le temps de m’y promener. Mais dès que je m’en éloigne, tout me manque et surtout les femmes balinaises avec qui j’ai beaucoup d’affinités. »

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