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En route vers le Bali d’avant avec… Corinne Brodbeck

« Je suis venue en 1981 pour la première fois en vacances à Bali avec une amie mannequin. Pour prolonger nos vacances, j’ai vendu quelques maillots de bain rapportés du Brésil à l’hôtel Hyatt de Sanur, à l’époque il y avait peu de boutiques de fringues sympa. Une amie m’avait dit que Bali était fait pour moi. Je savais coudre et j’étais dans la mode. J’ai été séduite par le fait de pouvoir réaliser des pièces uniques mais aussi par le sourire des Balinais. Je suis donc revenue et j’ai commencé à produire des vêtements avec des artisans talentueux à différents endroits pour minimiser les copies. J’allais acheter mes tissus dans les marchés de Jakarta, car on ne trouvait pas encore de soie à Bali. Puis je partais vendre mes créations en France dans ma boutique de Saint-Tropez pendant l’été. Les premières années, il était rare de rencontrer « une face blanche » ceux que je croisais étaient plutôt des hippies à dreadlocks, les restaurants étaient très sommaires, pas de patates. La viande était « semelle de godasse », les « serveuses » nous apportaient du papier et crayon pour noter la commande sur une nappe pleine de taches et quand elles recevaient quelques rares pourboires, elles ne comprenaient pas. Quelques années plus tard, les quelques expats se rencontraient au Goa, c’était un défilé très original. Un jour, un ami m’a montré un champ de riz au milieu de nulle part pour un éventuel investissement. Je me déplaçais à bicyclette et trouvais que c’était bien trop loin, et bien trop sombre la nuit, et personne à l’horizon… C’est devenu le « Villa Lalu » à côté du supermarché Bintang ! Je n’ai jamais vu une île au monde se développer si vite ! Après, je suis partie m’installer à Los Angeles et j’ai continué à venir produire ici et acheter des meubles et des antiquités, mon lien vital avec Bali n’a jamais été coupé. Bali me manquait, Bali m’a porté chance. Quand je suis arrivée ici, je ne parlais ni anglais ni indonésien, j’étais sans le sou. Je regrette bien sûr que la circulation et la pollution se soient tant accrues. Qui aurait cru a l’époque que l’on aurait des feux rouges et de grands panneaux publicitaires. A quand les parkings avec contractuelles ? Les Balinais sont de plus en plus stressés, les parties d’échecs aux coins des rues se font de plus en plus rares. Maintenant le monde entier veut venir s’installer, prendre sa retraite à Bali, il faut dire que peu d’endroits cumulent autant d’avantages sur une aussi petite surface : un peuple accueillant, des beaux jardins, une grande diversité de paysages, une concentration de belles choses, peintures, bijoux et autres artefacts, de bons restaurants, de belles villas (j’en ai construit quelques-unes parmi lesquelles Bungadesa et Kembangdesa), une importante communauté internationale, et toujours le sourire des Balinais… »

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