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En route vers le Bali d’avant… avec Catherine Van Osch

« J’ai quitté mes Vosges natales en 1977, j’avais 18 ans et promis à mes parents que je reviendrais au bout de 3 mois… Je partais
convoyer une BMW de Francfort en Iran en échange de 200 dollars grâce auxquels j’ai ensuite tracé la route à travers l’Afghanistan,
le Pakistan, l’Inde, le Népal mais aussi l’Australie pendant deux ans dans le bush et enfin un court séjour à Bali. Je suis rentrée en
France au bout de 4 ans avec mon copain de l’époque et mon fils Pablo. Mon couple a explosé rapidement et je suis donc repartie
avec mon fils directement à Bali. Mère célibataire à Bali et le coeur brisé mais Bali m’a bercée, m’a portée et m’a donné un équilibre.
J’étais fauchée mais le fait de traverser les rizières, les forêts de bambou sur mon vélo, de voir ces oiseaux de toutes les couleurs
(tous capturés depuis et vendus sur le marché aux oiseaux), de recevoir des massages, d’être autant soutenue par ma nounou,
je sentais quelque chose de spécial m’enrober… Ma mère avait une usine de lingerie en France, c’est peut-être d’elle que je tire
mon goût pour la mode mais Bali m’a vraiment aidée à découvrir la créativité qui était nichée en moi. J’ai commencé à produire
des vêtements en allant acheter quelques rouleaux de tissu sur jalan Sulawesi qui n’était pas encore goudronnée à l’époque, c’est
bien plus tard qu’est née l’aventure de ma marque Innuendo. J’ai fait longtemps les marchés en France et en Australie, comme
tous les gens de cette époque un peu bohème. Le business était secondaire, nous cherchions tous à vivre dans ce pays merveilleux.
Malgré le manque de téléphone, rien ne semblait jamais arriver par hasard, les événements et les rencontres se déroulaient dans
un synchronisme naturel flagrant. J’ai ressenti aussi très vite ce que j’appelle ”l’instant karma” : quelle que soit l’émotion négative
qu’on traversait, les forces magiques de Bali se chargeaient de nous remettre en place l’instant d’après comme une mère qui corrigerait
son enfant pour une impolitesse […] J’ai accouché chez moi de mon troisième enfant avec une sage-femme balinaise, Ibu
Budi. En 1994, alors que mes enfants atteignaient l’adolescence, j’ai tenu à les emmener en Australie pour les éloigner du cocon
de Bali, qu’ils se frottent un peu à partager les tâches ménagères. Bali les a rendus totalement ouverts, conscients, sans crainte des
étrangers, curieux et confiants, c’était un magnifique cadeau que de les avoir élevés ici. »

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