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En route vers le Bali d’avant… avec Franziska

Rencontre avec Franziska qui a posé le pied à Bali en 1978 et ne s’y est fixée définitivement qu’en 1985 en se mariant avec un Balinais du mont Batukaru.

« Mon premier séjour à Bali n’a duré que dix jours, il couronnait un voyage en Asie et je n’avais plus un sou en poche mais je m’étais promis de revenir. La seconde fois, en 81, j’ai passé 6 mois à Legian, à danser dans ces beach discos qu’étaient le Blue Ocean ou le Gado Gado (maintenant tous deux des restaurants) ou encore au Kayu Api, sur Bob Marley et Michael Jackson. J’en ai profité aussi pour apprendre l’indonésien. Je suis retournée en Allemagne pour suivre une formation de prof en deux ans (le pire moment de ma vie) et après l’examen, je me suis retrouvée sans travail. Ca a été une belle excuse pour revenir à Bali et y vivre. A ce moment est né le projet avec ma sœur de produire des vêtements ici, d’abord dans le style hippie, en petites quantités que nous vendions sur les marchés en Allemagne. Rapidement, on s’est rendu compte qu’on pouvait en tirer un vrai revenu et c’est devenu un business stable pendant 20 ans avec l’atelier que mon mari balinais Dehan avait monté à Canggu. Il y a 13 ans, nous avons commencé à construire des bungalows et des villas, Dehan dans son village de Wongayagede et moi à Kerobokan.

Après quelques années, ça nous a permis d’arrêter notre entreprise de textiles et de vivre grâce à ces deux hôtels. J’en ai profité aussi pour me consacrer à ma passion de toujours, le yoga. J’enseigne chez moi dans mon propre studio de yoga que m’a construit mon mari sur Jalan Petitenget et j’organise aussi des retraites de yoga 4 fois par an dans l’hôtel de mon mari […] La seule difficulté à laquelle j’ai vraiment été confrontée ici en presque 30 ans de vie, c’est l’éducation de mes enfants. Comme leur père était indonésien, ils n’avaient pas le droit à l’origine d’aller dans les écoles internationales. Alors, nous les scolarisions dans les groupes informels qui se tenaient dans les arrière-cours mais ce n’était pas idéal. Après coup, l’interdiction est tombée, mon fils a pu rejoindre la Sunrise et ma fille la BIS mais le programme du bac international n’était pas complet à l’époque et ça lui a posé des soucis plus tard en Allemagne. A présent, ils font tous les deux leurs études à Berlin et semblent très heureux là-bas […] Les Balinais ont toujours regardé mes enfants comme des dieux vivants, pas seulement les miens d’ailleurs. Alors qu’en Allemagne, un adolescent passe inaperçu, ici, c’est tout le contraire. Les enfants ici acquièrent une grande confiance en eux grâce entre autres à ce regard qu’on porte sur eux. Et puis, le fait d’être entourés et élevés pas seulement par leurs parents mais aussi par des nannies, de ne pas être un objet de fixation unique et une charge pour des mères qui cumulent une activité professionnelle et des charges domestiques, les aide à se construire […] Avec mon mari, au début, c’était le chaos dans nos relations d’autant que nous travaillions ensemble. Heureusement, tout semble possible avec la tolérance et l’acceptation des différences. A présent, nous vivons beaucoup mieux d’autant que nous sommes tous deux nés sous le signe du lion et nous avons besoin de régner sur notre tanière. Lui vit dans notre petit hôtel Prana Dewi dans son village, cultive les légumes et le riz bio que nous servons dans notre restaurant et moi, je règne sur mon studio de yoga […] Avec le développement de Jl. Petitenget, mon voisinage est devenu totalement anonyme, on me prend pour une touriste quand je sors dans la rue. C’est difficile de lutter contre ça, contre la pollution et le surdéveloppement. Je me plais encore beaucoup ici et le sourire des Balinais n’a pas disparu. Avec les plus renfrognés de notre zone, tâchez de leur sourire et vous verrez. »

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