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En avant la musique !

Un proverbe populaire français affirme que la musique adoucit les mœurs… hum… même celle de Black Sabbath et celle
qui accompagne les kecak cak cak cak cak caaaak ? Si ça vous tente d’en faire vous-même l’expérience, à Bali aussi c’est possible. Vous savez déjà, principalement grâce à l’agenda culturel de votre gazette préférée, où aller écouter de la musique pas trop loin de chez vous, jazz, rock, vocal, puisque de nombreux lieux qui garnissent nos estomacs nourrissent aussi nos oreilles… Ryoshi, Bow, Made’s Warung, L’Assiette, Frankenstein’s Laboratory… pour n’en citer que 5 si vous débarquez juste ou êtes nés de la dernière pluie, voire même d’hier.

Mais si vous êtes plus du genre à préférer jouer au foot que regarder les matchs à la télé, il vous chantera peut-être de vous y mettre. Direction Sanur tambour battant pour se rentre chez Tom’s Music & Sound, juste avant le pont une fois qu’on a tourné à gauche de la Sunset vers Sanur. Jl. Bypass Ngurah Rai n° 88, tél. (0361) 766 788. Le bâtiment est immense, au rez-de-chaussée, un magasin d’instruments dernier cri et à l’étage une école, ambiance moderne et luxueuse, un chouia glaciale, mais avec un Tom’s Café pour que maman attende son petit Mozart en buvant un cappuccino. A partir de 4 ans. Ils cherchent un professeur de chant, mais à part ça tous les instruments sont disponibles.

On peut y apprendre à jouer d’un instrument tout seul (cours particulier de 30 min) mais aussi en groupe (cours collectif d’1 heure), la preuve, quand j’y suis allée, j’ai vu 3 bonnes sœurs en train de prendre un cours de guitare sèche…. dans un petit studio, mais du fait de l’isolation acoustique, je ne peux pas vous dire quel morceau elles répétaient… Ca ferait quoi en bahasa  « Dominique-nique-nique s’en allait à travers champs » ? Les prix sont un des secrets les mieux gardés de Bali, ils sont « personnalisés » me dit-on, ce qui me gonfle, me hérisse, me laisse perplexe, dubitative, agacée, incrédule, vraie sceptique, fâchée, véner’, furax, irritée, grrrr. Ce n’est pas le cas de la plus célèbre école de musique d’Indonésie, celle du maestro Purwa Caraka. 80 établissements et la bagatelle de 22 000 élèves chaque année, à partir de 7 ans.

Jouer du piano version pop

A Bali, il y en a une depuis 2005, mais à Denpasar, dans le quartier de Renon, dans la ruelle du consulat de Mexico (sans ce point de repère, c’est la galère assurée pour trouver, merci qui ?). Jl. Raya Puputan II, n° 51 Kav A/19, tél. (0361) 790 9997,
www.purwacarakamusicstudio.com. Des cours exclusivement particuliers y sont dispensés tous les jours, même le dimanche, par 16 professeurs. Après les 350 000 rp de frais d’inscription, les prix varient mais uniquement en fonction des instruments, pas de la tête du client, de 285 000 rp les 4 leçons de 30 minutes pour le piano version classique à 350 000 les 4 cours de batterie… On peut aussi y apprendre le chant, le piano version pop, la guitare (électrique, sèche, basse…), le clavier et le violon (biola). L’accueil est absolument charmant, le lieu un rien suranné et les professeurs enseignent en indonésien ou en anglais. Elle est pas belle la vie ?

Peut-être plus près de chez vous, et plus officiellement contemporaine, la Contemporary Music School de Melanie Jones (cf. La Gazette de Bali n°97 – juin 2013), Jl. Dukuh Indah, Umalas, tél. 0821 44 815 165, www.cmsbali.com. Chant, guitare et basse, batterie, piano et clavier, mais aussi théâtre et comédie musicale. En cours collectifs ou particuliers. 150 000 ++ rp les 30 minutes de cours particulier de musique, ou 400 000 ++ rp les
4 leçons payées d’avance. On y trouvera quelques sympathiques fanfaronnes et fanfarons mais heureusement pas de cours de… fanfare. Avec ces 3 adresses de cours de chant, amis lecteurs sansonnets, stentors, sirènes ou crécelles plus aucune excuse pour la mettre en sourdine !

La casserole, un instrument dans le vent

Mais à Bali, en plus d’apprendre à jouer au piano la bagatelle en la mineur de Beethoven (ok, ok, c’est la lettre à Elise) et Highway to Hell à la basse, comme partout ailleurs dans le monde, on peut aussi apprendre à jouer de la casserole balinaise et de tous ou quelques-uns parmi les 15 à 22 instruments qui composent un gamelan (eh oui le métallophone qui vous accueille en faisant ding ngong geng dong ngang dans les hôtels est un gender, juste un des éléments du gamelan).

La Bali steel pan, casserole balinaise donc, est un nouvel instrument dans le vent mais à percussion, qui ressemble à une mini-soucoupe volante ou un wok tout propre qui aurait reçu des multiples impacts par balles de golf. Je vous invite à aller découvrir tout sur cet étrange objet à neuf notes chez Pak Gopal Jalan Raya Andong, Ubud,
tél. 081 337 756 000. Le prix est de 10 200 000 rp (mais ça monte vite) et la liste d’attente est longuuuuuue. Merci Arnaud-qui-va-sous-l’eau pour ce tuyau sur la casserole.

Sinon, il est toujours possible d’acheter un ensemble complet de saron, peking, demung, slentem, gender, gambang, ciblon, kendang, rebab kacapi et suling dll (dan lain lain, autrement dit « etc. », ça n’a rien à voir avec la chanson mais comme je viens juste de découvrir le sens de cette abréviation, je partage…) – un gamelan donc – entre 150 000 000 et 250 000 000 rp, chez le meilleur artisan du monde en la matière : I Nyoman Sudarna, Jl. Hayam Wuruk n° 4, tél. (0361) 995 91 82, presqu’à l’angle entre la Jalan Melati et la Jalan Surapati, juste avant le feu en venant de Renon par la Surapati (la rue des « gâteaux » décorés de crème au sucre multicolore qui paraît-il se mangent même s’ils ne coulent pas au soleil). Pour trouver, cherchez une enseigne dorée « Kayumas ». Bon, deux cents millions, c’est pas donné donné, mais c’est pour tout un orchestre… Il en vend aussi à l’étranger si quelqu’un me lit depuis Orange et est intéressé par créer le Grand Orchestre de Gamelan d’Orange (et pas seulement parce que ça ferait GOGO) à l’image de l’Oxford Gamelan Society.

Wayan Sudarna fredonne d’ancestrales berceuses

S’il vous aime bien et que vous arrivez à le convaincre de votre passion, monsieur Sudarna vous enseignera en 2 semaines les rudiments de cet orchestre extraordinaire, aux morceaux hyper codifiés et dont la diversité est en train de se perdre avec la disparition des anciens. A propos d’anciens, j’ai rencontré, presque par hasard – ok, j’avoue, c’est le tonton de Gede – I Wayan Gunastra, une encyclopédie vivante et chantante de 86 ans, qui est le dernier à chanter une ancestrale berceuse royale balinaise… et qui connait par cœur des chansons en plein de langues (dont le japonais…) ainsi qu’une cinquantaine de numéros de téléphone.

Monsieur Gunastra m’a vivement recommandé un centre culturel, qu’il conseille avec une rigolarde bienveillance, consacré à la préservation de toutes les formes de cultures ancestrales balinaises, Mekar Bhuana, co-fondé par un passionné néo-zélandais (cf. La Gazette de Bali n°1 – juin 2005) et son épouse balinaise, Vaughan et Evie Hatch. Ils organisent toute l’année des performances, cours privé, sessions hebdomadaire (mardi soir) et ateliers. Jl. Gandapura 3 n°501x, Kesiman-Kertalangu, Denpasar, tél. (0361) 464201, www.balimusicanddance.com.

Forcément ce sera moins glam / hip / branchouille / hype / cool / d’jeunes / stylé / frais / swag / keren (en bahasa) / cakep (en bahasa aussi) que l’édition 2014 de Dreamfields à GWK mais probablement moins bruyant (12 000 personnes quand même !) ou alcoolisé… houlà, allez, avant de passer pour le vieux machin du coin, je vous laisse faire vos gammes et vous tire ma révérence, jusqu’au mois prochain.

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