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Dewi Persik : chaude comme la braise

« Nous sommes dans un pays de droit. Je peux remuer comme je veux, ou je veux. (…). Je ne vais pas changer mon style ni ma façon de danser car je suis et reste Dewi Persik ». Il faut la voir pour y croire. Cette reine du dangdut, chaude comme la braise, pousse toutes les autres dans les cordes, y compris la célèbre Inul et ses nombreuses émules. Dewi Persik, qui n’est pourtant pas nouvelle sur la scène, a explosé ces derniers temps en faisant la une des journaux pour des raisons extra artistiques. Surtout depuis que les extrémistes musulmans du FPI (Front de Défense de l’Islam) de Tangerang ont brûlé devant les caméras ses disques et vidéos. A l’origine de cet autodafé, la venue de la diva ultra sexy de la musique populaire indonésienne pour un concert dans cette banlieue de Jakarta. Devant la pression des excités de la morale religieuse, le maire de Tangerang Wahidin Halim n’a pas donné son feu vert au show, en laissant toutefois une porte de sortie. « Je n’interdis pas la venue de Dewi Persik, à la condition qu’elle s’habille de façon correcte et qu’elle ne bouge pas de façon trop sensuelle », a-t-il expliqué.

De quoi mettre en colère la belle, connue pour son déhanchement ravageur appelé « mouvement de la scie », qui a répondu : « Pas plus tard qu’hier, j’ai chanté et bougé devant un public de ménagères qui ont fait leur pèlerinage à la Mecque et je n’ai eu aucune plainte ». Il faut cependant l’avoir vue sur scène pour comprendre l’ampleur du phénomène. Dewi Persik s’est vue propulser ces derniers mois icône sexuelle numéro un du pays alors que, on le sait, la concurrence est rude et sans cesse renouvelée. Il est vrai qu’elle va beaucoup plus loin que ses compétitrices et devancières, notamment Inul Daratista et son fameux « mouvement de la perceuse », retournée dans l’ombre et le conformisme ambiant après s’être faite « grondée » et avoir beaucoup pleuré. Dewi Persik, 22 ans, originaire de Jember à Java est, n’est pas du genre en s’en laisser compter…

Il suffit d’avoir vu ce reportage télé où elle envoie un direct du droit dans la mâchoire d’un fan aux mains baladeuses pour savoir de quel bois la Venus aux tenues minimales se chauffe. Pas question de l’embrouiller donc, ni avec les mains ni avec la morale, Dewi Persik a de la répartie, n’en déplaisent aux goujats, au maire de Tangerang et au FPI. Il faut aussi voir à quel point ses tenues légères ont bien du mal à contenir ses indéniables atouts lorsqu’elle pratique son fameux mouvement. En 2005, un show SCTV a fait date lorsque le corsage de la chanteuse s’est retrouvé débordé par sa sensualité… libérée. Pendant une bonne partie de la chanson, le pays tout entier a pu voir deux charmants tétons apparaître à loisir au gré de ses mouvements. L’incident s’est reproduit depuis de façon régulière dans les concerts et shows TV de la star, contribuant à sa popularité. Notons au passage que Persik veut dire pêche en indonésien… Et si les pêches de cette beauté Javanaise ne sont plus des fruits défendus pour les spectateurs, son joli derrière en forme de pomme n’est pas inconnu non plus. Ceux qui ont vu son duo avec le chanteur de Slank le savent bien…

Il est sûr que ce « mouvement de la scie » fait plus penser à une stripteaseuse qu’à une chanteuse et on comprend l’émoi des conservateurs. Ces débats autour de la morale sont devenus habituels ici et on saluera l’exercice démocratique. Mais ce qui est nouveau et qui retient notre attention, c’est le fait que la jeune femme, qui se voit comme toujours accusée d’être la pécheresse, a cette fois une grande gueule et ne se laisse pas faire ! Pas hypocrite, pas repentante comme Tiara Lestari, la playmate indonésienne, ou petite fille qui s’est faite prendre en faute comme Inul, Dewi Persik assume, persiste et signe. Symbole du temps, d’un changement dans les mœurs et la perception des tabous ? Il est encore trop tôt pour le dire… Surtout qu’elle a fini par présenter des excuses à ceux qu’elle aurait pu « offenser ». Souhaitons simplement que d’autres suivent la voie ouverte par Dewi Persik au lieu d’alimenter l’hypocrisie générale sur le sujet. En tout cas, pour la première fois ici, une femme affiche sans complexe sa liberté et sa sensualité. Et à ceux à qui ça ne plait pas (ou trop !), elle réserve son direct du droit. C’est sûr, Dewi Persik a la pêche !

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