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Dewi Ocean: la déesse de la mer pêche au gros

Le parcours de Pierre Porte (alias PP) ressemble à ses parties de pêche, c’est-à-dire imprévisible et ne tenant qu’à un fil. Successivement espoir du football toulousain, sorti sous-lieutenant de
l’Ecole Royale de Sorèze, plus jeune directeur de cafétéria de France à 21 ans à Casino, puis figure incontournable de la grande distribution
à La Réunion, pour enfin débarquer à Bali en 1994 et monter la première agence d’export de l’île, qui deviendra Amshiga (cf. La Gazette de Bali n°41 – octobre 2008), durant des années il partira à la pêche… aux containers. Fort de son expérience dans le commerce, les affaires marchent bien, mais le rythme est vite épuisant. « C’est un métier, où en un an tu prends 3 ans », dit-il, les habitués des « cargos » confirmeront sans doute. Désireux de s’adonner à une activité relaxante à côté de son travail stressant, il décide de revenir à ses premiers amours, la pêche sportive, « un virus attrapé tout petit et qui ne me lâche plus », dixit Pierre le passionné. Une passion qu’il a déjà assouvie et enrichie dans les eaux de la Réunion, quand il était chargé d’approvisionner les poissonneries de Saint Denis. PP, décide donc de monter en parallèle son club de pêche sportive : Dewi Ocean, du nom en fait de son bateau de 11 mètres, sur lequel il officie.

Habitant à Bali depuis plus de 18 années, les démarches lui sont familières, mais néanmoins fastidieuses. Il lui faut une autorisation pour emmener les touristes en mer, acheter le bateau au nom de l’entreprise, louer une place au port, se fournir en matériel performant. A titre d’information, une simple canne à pêche coûte 2500 euros. Mais tant bien que mal, quelques 70 000 euros et deux mois plus tard, sa PT voit le jour. Une équipe, comprenant un
capitaine et quatre marins, est rapidement constituée, tandis que deux employés sont chargés de l’intendance au bureau. Les débuts
sont cependant difficiles, car il faut dénicher les spots poissonneux, secret bien gardé des concurrents ou des connaisseurs. De plus, les
eaux bordant Bali sont essentiellement sur un plateau continental, qui descend à peine à 200 mètres, loin des grandes profondeurs de l’océan Indien, familières à notre patron passionné. Mais PP, en pêcheur pensant « sait lire la mer, avec les courants, la profondeur, la
météo, les marées…
», il met ainsi rapidement sur pied une précieuse carte à l’aide de son GPS et de son sondeur, s’étendant des côtes
de Nusa Dua jusqu’au large de Lovina en passant par la péninsule ouest de Lombok, justement à l’endroit où la profondeur est
plus importante. Tout est alors fin prêt pour larguer les amarres, il revend donc son entreprise d’export et fait de son bateau le
Dewi Ocean, son nouveau bureau.

L’Indonésie, comme tout pays insulaire, abrite de nombreux amateurs de pêche. Ainsi la clientèle se divise harmonieusement entre
Indonésiens et passionnés étrangers. Il faut dire que le Dewi Ocean a acquis une belle notoriété au fil des ans, puisqu’il est le seul
bateau à n’être jamais revenu bredouille d’une sortie en mer (en conditions normales). A la différence de ses concurrents, PP, notre
pêcheur de poissons, part à 5h du matin et ne propose pas que la pêche à la traîne, qui ressemble plus à une balade en bateau
passive qu’à de la pêche. En fait, 90% de ses expéditions sont du jigging, nom hérité du jig, un leurre métallique d’environ 500 grammes, prévu pour descendre jusqu’au fond de la mer, avant de le remonter pour imiter un poisson nageant. Tout l’art du jigging consiste à animer le jig de différentes manières, selon la profondeur et le type de poisson recherché. « C’est de la vrai pêche active, on n’attend pas le poisson, on va le chercher là ou il est » dixit PP,
le puriste. Avec une bonne technique et des auspices favorables, on peut ramener quantité de poissons différents : mérous, bonites,
sérioles, thons, carangues géantes ignobilis, thazards, marlins, vivaneaux et bien souvent des requins.

PP, en pêcheur professionnel en a d’ailleurs sorti un de 134 kilos au large de Kupang. Un trophée qu’il s’est empressé d’immortaliser
tout comme sa carangue de 58 kilos, record de Bali. Cela au grand dam des adeptes du « No Kill », « ces bien-pensants avec des soucis et des préoccupations bien occidentales et le ventre bien rond » selon PP, le pêcheur pas content. La relâche du poisson est un débat sans fin en Occident mais qui n’a pas encore lieu d’être ici
même si, dans les émissions de pêche au gros à la télé, on relâche quand même les prises. L’Indonésien moyen y voit lui la bonne fortune
et pas question de remettre quoi que soit à l’eau. Et PP de conclure : « Tous les poissons que dieu veut bien me donner, j’en fais profiter
les amis, les pêcheurs et surtout les enfants de l’orphelinat Jodie O’Shea à qui nous offrons la quasi-intégralité de notre pêche.
»

Tél : 704 633 ou 081 338 627 534
[www.fishingbalisensation.com->www.fishingbalisensation.com]/fr/
Courriel : [[email protected]>[email protected]]

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