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Defense des consommateurs: un vaste champ de bataille

En fait, l’association a pris « l’affaire formalin » en marche. C’est souvent le cas : la plupart des enquêtes de YLKI démarrent suite à des plaintes de consommateurs (40 à 60 par mois) ou parce que le sujet a déjà envahi les médias. L’information est arrivée directement à l’Office de contrôle de la nourriture et des médicaments (BPOM), via une organisation étrangère. Puis les médias ont mélangé plusieurs questions. D’un point de vue légal, les problèmes concernant des produits enregistrés à l’importation sont du ressort de BPOM. La première vérification est donc celle de l’étiquetage. Mais s’il s’agit d’importations « sauvages », cette agence ne peut pas faire grand chose : il faut s’adresser à la police ou aux douanes, qui réclament des preuves.

Dans le cas des bonbons au formol, on suppose qu’ils ont été importés en utilisant l’autorisation donnée pour un autre produit. Ce qui explique qu’ils soient sur le marché depuis longtemps : il y a quelques années, de la viande indienne sous embargo a ainsi été importée via une autorisation accordée à une entreprise néo-zélandaise, jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que pour ces denrées, il n’y avait pas d’entreprise responsable dans le pays mentionné. Quel que soit le processus légal, pour le consommateur, le dommage est le même. Lors d’une intoxication alimentaire massive, le lien de cause à effet est évident, et l’association aide les consommateurs à obtenir des dommages et intérêts. Là, on sait que les Indonésiens absorbent du formol depuis longtemps et dans divers produits. Et même si le bilan de santé annuel était une pratique courante, ce qui est loin d’être le cas, les dommages seraient difficiles à évaluer.

Ensuite, qui paie ? L’importateur est tenu responsable pour les produits enregistrés. Mais pour les autres ? Est-ce le gouvernement, pour ne pas avoir su protéger les consommateurs ? Enfin, en ce qui concerne le dernier cas en date, celui du dentifrice, le problème se situe encore à un autre niveau : le taux de formol est-il légal ? Et où ? Certains produits peuvent entrer en Indonésie, importés par des entreprises étrangères, alors qu’ils ne répondent pas aux normes de leur propre pays d’origine. L’association essaie donc de faire modifier les normes nationales… Ce cas complexe n’est qu’un exemple des multiples combats de YLKI, qui, au-delà de son rôle régulier de médiateur, surveille annuellement l’accessibilité et les prix (par rapport au salaire minimum) des denrées et services de première nécessité. Par exemple, il soutient l’initiative de remplacement du kérosène par le gaz mais critique sa mise en œuvre. Dans tous les cas de figure, le YLKI a fort à faire pour protéger les consommateurs dans un contexte très bureaucratique mais finalement fort peu « régulé ».

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