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UN DECRET POUR DISSOUDRE LES GROUPES ISLAMISTES

Le président indonésien vient de signer un décret qui va permettre d’interdire rapidement les organisations sociétales qui s’opposent à l’idéologie d’état Pancasila.

Longuement attendue, cette décision va permettre au pays de museler les organisations islamistes radicales qui font la promotion d’idées contraires à la démocratie indonésienne.

Ce décret va permettre au pouvoir de dissoudre sans procédure judiciaire n’importe quel groupe menaçant l’intégrité de la nation et les principes de la Pancasila qui promotionnent pluralisme et tolérance au sein de la société indonésienne.

La Pancasila est perçue comme le ciment de l’Archipel où vivent des communautés importantes de chrétiens, d’hindous et de bouddhistes au sein d’une population largement musulmane.

Le ministre de la Sécurité nationale Wiranto a expliqué que la décision d’avoir recours à un décret avait été prise en raison de certains groupes qui “menaçaient l’existence de la nation et créaient des conflits dans la société.”

Des activistes des droits civiques ont expliqué que ce décret visait en premier lieu à dissoudre le Hizb ut-Tahrir Indonesia (HTI), la branche locale d’un groupe islamiste radical qui veut créer un califat dans la région.

“Ce décret est simplement un raccourci pour démanteler HTI car s’ils utilisent les moyens légaux précédents, cela va prendre beaucoup de temps”, a expliqué un expert légiste.

Si les islamistes sont dans le viseur de ce nouveau décret, et qu’ils ont proliféré depuis l’avènement de la démocratie dans le pays, il faut néanmoins rappeler que les organisations civiles autres, telles que celles faisant la promotion du communisme ou de l’athéisme par exemple, sont de toute façon déjà interdites par la loi.

De leur côté, les activistes mettent en garde contre ce décret qui pourrait contrarier un certain nombre d’institutions nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie.

“Interdire une organisation sur un plan strictement idéologique, y compris la Pancasila, est une action draconienne qui mine les droits d’association et d’expression”, a de son côté indiqué Andreas Harsono, un activiste réputé de Jakarta.

Asfinawati, responsable de la fondation d’aide légale indonésienne, a pour sa part affirmé que ce décret constituait “un recul de la démocratie indonésienne”.

Le ministre Wiranto s’est défendu de vouloir museler les organisations non gouvernementales.

Reste que ce décret, au vu de la situation actuelle et de l’inéluctable montée en force des groupes musulmans radicaux dans le pays, est avant tout une baguette magique qui va permettre au gouvernement d’intervenir rapidement pour préserver la pluralité de la société indonésienne.

Une pluralité qui a été mise en danger récemment avec la mobilisation des islamistes contre le gouverneur chrétien de Jakarta Basuki Tjahaja Purnama, contre qui une formidable campagne a été montée dans le seul but de l’écarter du pouvoir.

Il est actuellement en prison après avoir été condamné pour blasphème.

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