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De la voile, de l’architecture, et de quelques broutilles ecolo…

Il y a dans le curriculum de chaque architecte à succès de larges voies de traverse. Fredo Taffin n’échappe pas à la règle. A 21 ans, avec son diplôme des Arts Déco en poche, il fuit les cabinets d’architecture pour faire de la voile, à lui le grand large : dix ans à skipper et promener des touristes aux quatre coins du monde mais aussi à visiter les resorts les plus beaux aux Iles Vierges, aux Fidji, en Polynésie et à s’imprégner d’architecture tropicale…
En 1985, il débarque à Bali, enchantement et révélation, et se fixe. Avec un groupe d’amis et des partenaires indonésiens, sur la plage de Tanjung Benoa, il se lance dans la construction d’un maxi-catamaran de 24 mètres qui deviendra le Waka Louka. Ce boulimique d’activités se retrouve bientôt à la tête de 4 sociétés, construit des bungalows en kit, des maisons pour ses amis, des resorts précurseurs d’une démarche d’éco-tourisme… et finit par craquer en 1997 : « Je suis parti me réfugier en Australie avec ma famille, je travaillais trop. Je me suis ressourcé en prenant des cours du soir d’informatique appliqué à l’architecture ».

En 2000, il refait surface à Bali pour le projet du Kudéta qui lui apporte une renommée débordant largement les frontières de l’Asie. « Le banjar devait refaire son temple et avait fait un appel d’offres pour louer un terrain en bord de mer qui était un marecage». Sa première préoccupation : « caser la cuisine, je ne voulais pas la voir mais il fallait aussi qu’elle soit très accessible. Beaucoup d’archi parlent d’abord d’esthétique. Pour ma part, je suis centré sur l’ingéniérie et les fluides : la circulation, l’eau, l’énergie, l’entretien, sans doute un reste de mon expérience du bateau, la cosmétique arrive en dernier ».
Cette approche pratique le rend bien évidemment très soucieux au sujet l’environnement : « quand j’ai compris en forêt qu’un merbau ou un balau mettait 180 ans à pousser et que personne ne les replantait, j’ai tâché de le proscrire de mes projets. De même, Bali dispose d’une des électricités les plus chères du monde, il faut donc penser économie d’énergie. Enfin, ce qui m’inquiète le plus, c’est la gestion de l’eau, à Bali, c’est un sujet tabou, surtout à Kuta». Ce précurseur en de nombreux domaines a donc monté dernièrement la société Indo Service. Outre le fait de proposer de nombreux services tels que la location d’outillage ou le nettoyage industriel, le fer de lance de cette nouvelle activité est la commercialisation de fosses septiques biologiques à très bas prix, produites sur place. Le travail de la fosse septique est dopé par une petite pompe à oxygène comme celle qu’on utilise dans les aquariums, les bactéries travaillent ainsi plus efficacement et permettent de rejeter une eau bien au-dessous des standards internationaux, la nappe phréatique est ainsi préservée et les générations futures ont tout à y gagner !

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