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Darwin Awards… à Kuta

Certains l’aiment rétro, d’aviateur ou intégral. D’autres le préfèrent orné de cornes de taureau, de pointes ou en forme de tête de mort. Noir, gris ou rose, il y en a pour tous les goûts. Même les plus mauvais. Au même titre que les tongs, le casque est un élément indispensable de la vie quotidienne à Bali. S’il est rare de voir des gens se balader pieds nus, en revanche on croise encore et toujours des abrutis qui se promènent menton relevé, tête haute et cheveux au vent tel Ben Hur sur sa bebek. Mais pourquoi ? Pourquoi, en dépit du bon sens, ou pour ceux qui manqueraient du plus primaire instinct de survie, ne portent-ils pas de casque ? Un des arguments que l’on entend le plus souvent est : « J’aime pas ! » En creusant un peu le sujet, on découvre que chacun a ses raisons.

Pour l’éphèbe, le problème vient des cheveux. Forcément, ça les écrase et ça empêche le cuir chevelu de respirer. S’il a mis du gel, ça va coller, macérer, couler… bref c’est dégueulasse. Mais surtout, ça lui fait une tête de gland !

Pour le fataliste, c’est que, de toute façon, cela ne sert à rien. Vu la qualité des casques qu’on nous vend à Bali, autant ne rien mettre. Et puis, quand ton heure est arrivée, qu’est-ce tu peux faire ? Bah rien, c’est l’heure !

Pour l’avare, c’est que, des casques, il en a déjà achetés plein. Il se les ait tous fait piquer les uns après les autres. Alors maintenant, c’est fini, plus jamais, ils peuvent tous aller se faire ****. Et comme par hasard, les prix ont doublé !

Pour le relou, c’est un acte militant. La légende urbaine veut que le port du casque soit devenu obligatoire au début des années 90 après que la famille au pouvoir en ait racheté les usines. Alors, tout comme il ne fête pas Noël parce que c’est un truc marketing inventé par Coca-Cola, il est hors de question qu’il porte ce symbole de l’oppression capitaliste locale !

Pour l’expat aux hormones, c’est qu’il n’en a pas besoin. Les flics, il les connait tous et tous le connaissent. Et si jamais y en a un qui l’arrête, il s’expliquera en bahasa. Et au pire, il glissera 50 000 Rp. Et au pire du pire, il rentrera en taxi !

Pour le journaliste citoyen, c’est pour trouver un sujet. Et peut-être se faire payer une bière. Il ne met pas de casque mais il a toujours sa Go Pro. S’il se fait chopper, il mettra la vidéo sur YouTube.

Pour tous, de toute façon, ça ne regarde qu’eux et ils ne mettent en danger qu’eux mêmes. Oui mais non. Attendu que les accidents n’arrivent toujours qu’aux autres, il faut bien avouer qu’une des raisons principales pour laquelle nous mettons un casque est par peur du gendarme et pour éviter l’amende. Chaque personne qui n’en porte pas contribue à instaurer un climat d’impunité où certains, notamment les plus jeunes, risqueraient de penser qu’il est tolérable de circuler sans protection. Et par là même de ne pas en avoir au moment où ils en auront le plus besoin. Ce qui n’est bien sûr pas lors d’un contrôle de police mais quand leurs têtes viendront s’écraser sur le bitume.

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