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COMMENT CHICO M’A DONNE LES CHOCOTTES

Mon chéri et moi avions enfin trouvé un chouette terrain à louer ici, à Bali. Emballés et craignant qu’il ne nous file sous le nez, on a voulu verser le deposit sans tarder. En l’absence du propriétaire, un Javanais, c’est son petit frère qui allait nous faire la quittance. Ils tiennent une boutique avec un ou deux associés. Le frérot nous a raconté qu’il se prénommait Chico, précisant que ça voulait dire « le petit » en espagnol car à l’adolescence il était gringalet. Ah, sympa…

Il nous a donné une photocopie du bail et du titre de propriété du terrain puis a signé sur le timbre fiscal de la kwitansi comme le veut la coutume.

Au bout de quelques jours on est convoqués par le grand frère qui est de retour. Chico traverse la pièce et je m’écrie « Bonjour Chico ! » mais le grand frère nous signifie que ce n’est pas Chico.
Gulp ?! Il a un jumeau ?! Plus tard un autre jeune homme passe et le grand frère le désigne comme étant Chico. Cet autre là, c’est un associé. Sous le choc, je pose des questions. J’ai droit, pour toute réponse, à un geste évasif.

J’ai alors réalisé qu’on avait omis de lui demander sa pièce d’identité pour comparer au moins les signatures. A présent, s’ils voulaient contester notre quittance c’était facile : nom et signature différents… Certes, le fait qu’ils nous aient donné des documents était plutôt rassurant mais tout de même…Ce qui m’a aussi surpris c’est que Yoyok, mon chéri, Javanais lui aussi, ne réagissait que mollement. Il a suffi qu’on lui glisse « C’était pour aider » et ça lui a parlé ! Je m’étais imprudemment reposée sur son épaule, oubliant qu’au fond sa priorité dans la vie c’est de se faire aimer des gens, surtout de ses compatriotes.

Finalement tout s’est bien terminé, on avait affaire à des gens honnêtes. C’était sans doute parce que l’annonce mentionnait les coordonnées de Chico que le petit frère a voulu nous montrer qu’il y avait une continuité. Dans la série l’enfer est pavé de bonnes intentions ils voulaient juste nous rassurer, nous montrer qu’ils ne faisaient qu’un seul homme ! Mais ce bobard inutile m’a valu quelques nuits d’insomnie jusqu’à la signature chez le notaris car je n’osais pas leur demander de refaire la quittance de crainte de leur donner de mauvaises idées….Cette anecdote restera pour moi une illustration de cette notion chère aux Indonésiens : paraître soudés mais aussi du fameux dicton « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».

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