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Vous vous rappelez de cette époque avant internet, où on pensait que toute cette stupidité collective était due à un manque d’accès à l’information ?
Bon ben apparemment c’était pas ça le problème ! Il suffit de traverser le shortcut de Canggu pour comprendre que nous sommes entrés dans une dimension surréaliste de la communication. Au milieu des rizières, des pubs géantes annoncent les différents évènements dans les clubs de l’île. La moitié d’entres elles sont déchirées par le vent et les légions de jeunes têtes à claquettes imbibées de cervoise, qui finissent par brouter le riz par la racine à force de se planter dans les bas côtés, forts
du slogan : « Je suis venu, j’ai bu, j’me souviens plus ! » Mais ces légionnaires sans casque (de moto), poussent quand même le vice jusqu’à demander des dons sur Facebook, afin de leur payer les frais d’hospitalisation, car pour eux, « assurance »,
« bonus » ou « malus », c’est du chinois. A en perdre son latin ! En même temps, pourquoi vivre d’amour et d’eau fraîche quand on peut vivre de sexe et d’alcool ?
Si Jésus a multiplié les pains (il aurait dû multiplier les coups de pieds au cul aussi!), à Bali, ce sont les bars et clubs qui poussent comme des champignons. Alors forcément, pour survivre à la concurrence, c’est le branle-bas de combat niveau « com. » Billboards géants, distributions de flyers, stratégies agressives sur les réseaux sociaux : on sort l’artillerie lourde ! La publicité, c’est la science de stopper l’intelligence humaine assez longtemps pour lui soutirer de l’argent. Et ça marche particulièrement bien avec la clientèle très jeune qui sévit sur l’île. Ils s’habillent tous chez H&M, mangent les mêmes « healthy bowls » pour se faire pardonner le fait que leur t-shirt a été fabriqué au Bangladesh par des petits lépreux, arborent le même tatouage de barong sur la jambe, la même coupe de cheveux « made by barber » et passent des heures à squatter les cafés de la région devant une coconut water (car ça dure plus longtemps) pour profiter de la wifi gratuite. Alors lorsque qu’on leur rabâche qu’un lieu est « ze place to be », en bons moutons, ils y courent jusqu’à perdre la laine ! Et plus ils rentrent dans le moule, plus ils ont l’air tarte. A force de se creuser la tête pour faire venir le badaud, les clubs ont inventé un nouveau métier, aux contours assez flous : les promoteurs. Ca sonne bien, ça donne de l’importance, mais en gros, il s’agit de payer des gens -qui se disent influents- pour faire venir du monde, organiser des « events » ou juste poster sur leurs réseaux sociaux les flyers des soirées. Aujourd’hui, tout le monde est promoteur ! Il faut pour cela avoir des followers Instagram et une langue bien pendue. Moins les lèvres qui sont surtout le média de communication des microbes, mais globalement, il s’agit bien d’une histoire de bouche-à-bouche ! Et comme un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche, finalement ils ne reculent devant rien. Bref, tout ça pour vous dire qu’aujourd’hui à Bali, ce qui se passe lors de vos folles soirées ne se joue pas après minuit derrière les platines, mais 24h sur 24 dans nos rizières, sur nos écrans et partout ailleurs… et ca commence à être gonflant ! Et comme en matière de pub, à la fin c’est toujours la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu… bon ceci n’a aucun rapport, mais ça fait une jolie fin… publicitaire !

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