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Christophe C : la French Touch se refait une beauté à Bali

Comme beaucoup d’entre nous, Christophe Courtois, 43 ans, a découvert Bali lors d’un séjour de vacances. Comme beaucoup d’entre nous, il y est venu régulièrement avant de s’y installer. « Il y a une quinzaine d’années encore, il n’y avait rien à faire ici dans ma branche, c’était plutôt hippie », commente cet ancien du groupe Vogue. Mais les années 2000 sont depuis passées par ici et ont complètement changé la donne comme chacun sait. « J’ai donc compris que le moment était venu et j’ai tout vendu en France pour venir lancer mon salon », se souvient-il. Et point d’erreur ni comme cela arrive régulièrement aux candidats à l’expatriation à Bali, le premier jet fut le bon. « Ca s’est plutôt bien passé. J’étais bien épaulé pour me développer avec mon associée locale », explique simplement cet ancien formateur de l’Oréal qui souhaitait aussi monter une école, mais cela s’est avéré trop compliqué. La formule de départ était donc toute trouvée : salon de coiffure, esthétique visage, manucure et maquillage.

Difficile de se livrer à une étude de marché en bonne et due forme en Indonésie, mais Christophe Courtois était bien sûr au courant de la présence de ses deux prédécesseurs, australien et hollandais. Il était donc temps qu’un Français entre en scène. « Au départ, je partageais l’espace avec mon associée qui vendait ses vêtements, jusqu’à temps qu’elle décide d’arrêter. J’ai commencé avec 6 employés, ils sont aujourd’hui 18. Si je n’ai jamais douté des perspectives de travail, j’avoue avoir eu un peu peur à cause de l’environnement légal », concède-t-il. Mais fidèle à sa devise fellinienne des trois C, « un cerveau, du coeur et des couilles », cet homme du Midi a fait sa place et sa réputation en un temps éclair.

Dans un premier temps, il a tenté de recruter ses employés à Jakarta, où il avait justement exercé son métier de formateur. Erreur, écoutons-le sur le registre du personnel : « Ici, il est prépondérant de comprendre les gens, ses employés. Si je les paye bien – quand tu veux des ouvriers qualifiés, c’est plus cher bien sûr – j’ai aussi compris que l’intéressement financier ne revêtait pas la même importance que chez nous. Il faut surtout être patient. S’ils apprennent très vite, s’ils reproduisent très vite, dans le temps, ça change, alors, je dois exercer un contrôle permanent. Toutefois, j’ai quasiment la même équipe depuis le début. » Côté clientèle, au départ, elle était 70% française, le reste anglophone et indonésienne, surtout des femmes de Jakarta. Aujourd’hui, c’est 50-50, affirme-til. Et si Christophe Courtois a su adapter son style au marché d’ici, il lui arrive de refuser certaines demandes. « Après, c’est une mauvaise pub pour nous. Mais on a déjà fait des punks », affirme-t-il en riant. « Il est important d’exercer notre French Touch alors il faut savoir refuser à certaines clientes », ajoute-t-il en rappelant que les hommes constituent aujourd’hui 20% de sa clientèle et que les Occidentaux représentent 80% du total.

Si l’investissement a été important, il refuse de donner un chiffre expliquant qu’il est resté « très français pour ça », Christophe Courtois estime qu’il est toutefois moitié moindre que ce qu’il aurait été en France. « Et c’est plus beau ici, même si tout dure moins longtemps à cause du climat et de la qualité inférieure de construction », note-t-il. Chez Christophe C, on n’utilise que les produits Kerastase pour les soins – « la Rolls Royce des produits de coiffure » – et l’Oréal pour l’esthétique. Les prix pratiqués sont à 70% de ce qu’ils seraient en France. « Je suis au même tarif que mes concurrents et je rappellerai pourl’anecdote qu’un coiffeur français à Jakarta officie à des tarifs double ou triple », lance-t-il encore tout sourire.

Tout coiffeur français qu’il est, Christophe Courtois ne peut se passer de stratégie de développement. Depuis un an, il s’est accordé la collaboration de Sophie, une esthéticienne qui a introduit au salon la technique «Debussy Thermodermie» pour les soins de rajeunissement du visage et du corps. «Je faisais les soins du visage avant mais ce n’est pas mon métier. Là, c’est un produit pointu, haut de gamme, infrarouge et ultrasons. Nous avons également Elisa, une make up artist belge, spécialiste ongulaire, gel, prothèse, les faux ongles donc. Nous faisons beaucoup de shooting mode, photo et video. Nous avons travaillé sur la dernière pub Guerlain pour la télé : Orchidée impériale. Je suis en train de développer ça depuis que mon neveu Thomas me remplace », détaille-t-il. Sans parler du marché des mariages, très en vogue à Bali. Là aussi, c’est la French Touch qui gagne, et l’équipe de Christophe C va sur place bien entendu.

Un « Smile Bar » vient également d’ouvrir, du blanchiment des dents sans peroxyde comme cela est devenu populaire en Europe avec du matériel importé et contrôlé par Elisa. Patricia, une Française de Nouméa, va démarrer le maquillage permanent (tatoué) ce mois-ci. Sans douleur, il permet tout, des yeux et une bouche maquillés en permanence (pour dix ans à peu près) mais aussi le camouflage des cicatrices jusqu’à la reconstruction en trompe l’oeil d’un mamelon après une ablation.

Et ce n’est pas fini, soudainement, Christophe Courtois s’éclipse et revient vers nous avec un drôle d’appareil à la main, comme s’il sortait tout droit d’un épisode de Star Trek. C’est un scanner pour le cuir chevelu qu’il vient essayer sur nos têtes. « Avec ça, on sait dans quel état se trouve les cheveux et donc on peut dispenser les soins ad hoc. Nous venons juste d’avoir cette merveilleuse petite machine », lance-t-il avec fierté. Christophe Courtois, notre French Coiffeur à nous, est donc un homme heureux. Et il se prend à penser à ouvrir un nouveau salon. A Bali ? A Jakarta ? Il ne sait pas encore. Une chose est sûre, il n’a aucun regret d’être venu s’installer à Bali. «Je suis heureux ici, j’adore Bali», conclut-il. Et nous aussi.

[www.christophe-c-c.com->www.christophe-c-c.com]

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