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Boeuf australien : pas de quoi se laisser abattre !

Avis aux carnivores, aux mangeurs de côtes de bœuf et autres bouffeurs de steak, l’exportation de bovins vivants d’Australie, cette fameuse « daging sapi impor » qui réjouit les palais connaisseurs, a été suspendue par les autorités de Canberra. Raison invoquée : le mauvais traitement du bétail dans les abattoirs indonésiens. A l’origine du buzz qui n’a fait qu’amplifier entre les deux pays, un reportage de la chaîne australienne ABC sur les méthodes « barbares » de mise à mort des animaux dans onze abattoirs indonésiens. Visible sur le site de la chaîne et en partie sur YouTube, le document montre des bœufs fouettés, mutilés, tout simplement torturés avant d’être achevés laborieusement. Le ministre des Affaires étrangères australien Kevin Rudd a expliqué que la cruauté envers ces bêtes transgressait les conditions définies pour l’obtention de permis d’export et les a révoqués jusqu’à nouvel ordre.

Marché important et en constante progression dans une Indonésie économie émergente, les exportations australiennes de bœufs vivants vers l’Indonésie ont compté pour 330 millions de dollars en 2010. A peu près 300 000 têtes, cette viande australienne de qualité ne représente qu’un dixième de la demande annuel de l’archipel. Fidèle à ses habitudes, le gouvernement indonésien s’est dans un premier temps drapé dans sa dignité et a fait preuve de… nationalisme. « Les consommateurs n’ont pas à s’inquiéter d’une montée des prix, nous avons assez de réserves jusqu’à Idul Fitri », a expliqué dans Tempo la ministre du Commerce Mari Elka Pangestu. « Notre priorité sera de faire face à la demande en utilisant nos propres élevages », a dit de son côté le ministre de l’Agriculture Suswono. Les producteurs locaux se frottent d’ailleurs les mains. Le ministre des Affaires économiques Hatta Rajasa en a lui pris son parti : « Nous voyons cela comme une leçon afin d’améliorer nos standards en terme de suffisance alimentaire. »

Mais d’introspection sur les méthodes des abattoirs, que nenni… Les réactions des officiels en disent long sur les différences culturelles entre l’Est et l’Ouest. Contre toute attente, un peu à contretemps il est vrai, c’est finalement le président indonésien lui-même qui est monté au créneau en ordonnant une enquête. « Nous devons respecter le bien-être des animaux. Les ministres de l’Agriculture et de la Santé doivent visiter les abattoirs », a-t-il dit. Puis les religieux. Un responsable du Conseil des Oulémas indonésiens a déclaré que ces procédés « haram » de mise à mort devaient cesser. « C’est un péché de les laisser perdurer », a dit Lukman Hakim. L’Indonésie affirme en effet adhérer à des méthodes islamiques très strictes concernant l’abattage. Finalement, pour illustrer ces différences culturelles, reportons-nous à un petit échange de Muhammad Rizky et Grace Natalia, les deux têtes parlantes du 20h de la chaîne TV One, sur le sujet. Rizky : « Ah, ces Bule, qu’est-ce qu’ils aiment les animaux ! » Grace : « Oui, là-bas, même les animaux ont des droits. Alors, je ne parle même pas des humains ! »

Le club des épouses dévouées à leur mari

<emb2506|left>« Les épouses doivent être fidèles, toujours disponibles mais généralement, elles ne sont pas assez créatives pour satisfaire leur mari. Quand il rentre, il n’est pas accueilli par un doux sourire qui séduit, sexy, ni par un parfum qui fait monter le désir, mais par des larmes et la bave du blablabla. », explique dans Detiknews la doctoresse Gina Puspita qui vient d’ouvrir en Indonésie ce Kkub Istri Taat Suami pour bonnes épouses musulmanes. Le but de cette association malaisienne de savoir-vivre marital à usage des femmes : éradiquer l’adultère, la fréquentation des prostituées et la violence conjugale au sein des foyers. « Certes, des solutions ont été mises en œuvre pour lutter contre ces fléaux, par les droits de l’homme ou les mouvements de libération des femmes, mais ça ne marche pas. La prostitution existe toujours, au grand jour même, avec ces nightclubs et ces clubs de striptease », poursuit Gina Puspita.

Heureusement, la doctoresse en jilbab et au doux sourire a une solution très efficace. « Plus de dévotion envers le mari afin d’améliorer les services qu’on lui apporte. Un mari heureux, frais, épanoui, parce qu’il est repu de l’attention, du délassement et des divertissements procurés par l’épouse ne sera pas méchant envers elle. Il ne va pas la battre, il ne va pas aller voir ailleurs, il n’ira plus au bordel. Il va devenir un homme responsable et dans tous les domaines », poursuit sûre d’elle la fondatrice de ce club qui regroupe déjà 300 adhérentes à son lancement. Une formule imparable donc, qui peut se résumer ainsi : bobonne la journée certes, mais bombe sexuelle soumise le soir… Conseil des Oulémas indonésiens et associations des droits de la femme se sont émus de l’arrivée de cette école de bonheur conjugal très spéciale dans l’archipel et ont demandé son interdiction.

Un nous vaut mieux qu’un je

<emb2507|right>Vue à la télé enfin, la pub l’Oréal version locale. Selon le même principe récurent depuis des lustres déjà, la marque de cosmétiques française fait aussi aux Indonésiens le coup du « parce que je le vaux bien » asséné par une célébrité. Ici, ce sont les acteurs Nicholas Saputra et Dian Sastrowardoyo qui s’y collent. Avec l’air à conquérir le monde qui va bien, ils nous font de grands effets de cheveux souples et de belle peau. Du pareil au même, direz-vous ? Non pas exactement, car ici, culture de l’effacement oblige (budaya malu), hors de question de clamer du « je » comme ça à la face du téléspectateur. Dès fois que ça le dissuaderait d’acheter… L’Occident et sa célébration de l’individu donc, ce « moi je » bien de chez nous fait tache ici. Alors Nicholas, qui ne veut pas passer pour un petit prétentieux mal élevé, dit plus modestement : « Parce que nous le valons bien. » Qui nous ? T’es tout seul ! Tu veux dire nous… tous ? Bref, ça marche aussi comme ça. Et puis, de toute façon, plus on sera nombreux à le valoir, mieux ça sera pour l’Oréal non ?

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