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MON BALI par Ni Putu Sudiartini

Pourquoi Bali ?
Ma mère originaire de Java est venue chercher du travail à Bali et s’est mariée avec un Balinais. Elle a donc dû épouser la religion de son mari et devenir hindoue à l’occasion de la cérémonie Sudiwadani, elle a même dû quitter son nom javanais Surati pour un vrai nom balinais Made Ardani. Tout dans mon caractère et mon franc-parler laisse toujours à penser aux gens que je ne suis pas balinaise, certains me trouvent même un accent de Jakarta mais je suis 100% balinaise, originaire de Denpasar.

Les femmes balinaises sont-elles aussi soumises qu’elles en donnent l’air ?
Notre culture indonésienne fait que nous devons respect et soumission à notre mari. Mais à la maison, c’est moi qui prends les décisions tout en demandant la permission de mon mari, il me suit toujours. Il sait que je n’agis qu’après mûre réflexion. C’est un prêtre balinais, très tranquille et très sage, nous avons trois enfants ensemble.

On entend parfois que les banjar exercent beaucoup plus de pression sur les femmes que sur les hommes ?
Je vis dans le centre de Denpasar, toutes les femmes travaillent en ville donc le banjar n’exerce aucune pression sur nous et ne nous soumet pas à l’amende si nous ne préparons pas les offrandes et n’assistons pas aux cérémonies. J’étais par exemple, la veille de Galungan à Jakarta, et ça n’a posé aucun problème. Certains amis à la campagne perdent leur job à cause des banjar qui exigent parfois une semaine de présence pour une grosse cérémonie. Donc beaucoup de Balinais cherchent à être indépendants en devenant chauffeurs par exemple ou en travaillant en free-lance chez eux.

Quel est votre métier ?
Je suis juriste, je travaille depuis 11 ans avec des étrangers, je les aide dans leurs démarches à obtenir des licences et tout le reste, à s’y retrouver dans notre bureaucratie d’autant que des règles locales se superposent souvent aux lois de Jakarta. Les agents ont tendance à tout simplifier et endormir leurs clients, moi c’est le contraire, je les tiens éveillés, je leur traduis tout et je leur explique toutes les subtilités ([email protected]), je travaille de concert avec le BKPM pour l’investissement des étrangers. J’ai dû m’occuper de clients qui avaient eu affaire à des agents qui leur avaient monté une société pour fabriquer des parasols alors qu’ils cherchaient à investir dans l’immobilier. Un autre récemment a loué pour 20 ans un bâtiment sans permis de construire près de la route en faisant confiance à son propriétaire pour obtenir les documents, à présent l’état veut élargir la route et donc détruire son bâtiment…

Avez-vous quelques bonnes tables à nous recommander à Denpasar ou ailleurs ?
Je ne fréquente pas les grands restaurants. La première adresse qui me vient à l’esprit, c’est le warung Sulawesi (Jl. Petitenget) pour son très grand choix, puis le Warung Subak à Renon pour son canard croustillant. Mes enfants raffolent des glaces de Massimo à Sanur, il y a moins la queue que chez Gusto. Comme je travaille tard, c’est plutôt mon mari qui cuisine ou bien nous commandons au marché tout près de chez nous.

Alors Bali, ça rime avec paradis ?
J’adore mon île, sa culture, sa nourriture et aussi son esprit de tolérance. Notre maire à Denpasar a déployé beaucoup d’efforts pour nettoyer la rivière, il y a du progrès.
La seule chose qui empire, ce sont les embouteillages mais je trouve la nature très belle et très harmonieuse à Bali.

Propos recueillis par Socrate Georgiades

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