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MON BALI par Patrick Zaffini

Pourquoi Bali ?
Moi, c’est l’Asie en général au départ. Mais si on va au Vietnam par exemple, on découvre la civilisation Cham et on se rend compte qu’ils sont influencés par Bali, par l’hindouisme, par leur technique du bronze, par leurs sculptures. Aujourd’hui, j’habite à Bali, mais j’ai aussi habité et travaillé jusqu’à l’heure actuelle aussi en Inde, au Népal, en Thaïlande, en Chine et au Japon… Ici, c’est un endroit où les gens veulent mourir tellement c’est beau, tellement la culture est extraordinaire. C’est un tableau qui se compose… Je suis venu ici la première fois en 1986, il y avait peu de francophones, tout le monde logeait au Golden Village et on se retrouvait au resto-bar Goa 2001. Je voyage toujours beaucoup, mais Bali, c’est mon tout où j’assimile sa culture avec les autres. Je suis né à Marseille, avec du sang asiatique qui coule dans mes veines, et sur la route depuis l’âge de 17 ans, j’ai visité vraiment toute l’Asie de fond en comble mais c’est à Bali que je me retrouve finalement en paix !

Que faites-vous à Bali ?
Je vis, je respire, je regarde cette beauté qui déferle, même encore aujourd’hui. Sinon, il a fallu que je survive alors je suis devenu entrepreneur. Je vivais à Bangkok à la fin des années 80, j’y avais un petit hôtel. J’ai aussi étudié le chanvre en Thaïlande, au Laos et au sud de la Chine où j’ai vécu et étudié la culture et les traditions liées au chanvre organique avec les tribus Hmong, au Japon avec mon ami Takashi Okanuma, organisateur de la première réunion mondiale sur le chanvre à Kyoto. Nous avons voyagé dans tout le Japon et écrit une thèse sur la relation entre le chanvre et le shintoïsme. J’ai aussi créé des lignes de vêtements, chapeaux et accessoires en chanvre. J’avais des boutiques à Bangkok, à Goa, sous le nom Anjuna Trance World, puis à Bali aussi. Mon label Shaman est distribué depuis 1997 sur l’Internet dans le monde entier. Je suis plus concepteur que designer. J’ai travaillé comme trader pour des grosses sociétés américaines que je fournissais en tissus du sud de l’Inde… J’ai fait pas mal d’argent comme ça. J’avais et j’ai toujours des boutiques de surfwear, de fringues psyché pour les travelers/teufers. Maintenant pour finir ma vie professionnelle, je lance une ligne de healingwear, vêtements très simples fabriqués de tissus organiques et teintures médicinales avec notre compagnie établie à San Francisco. C’est pour moi une réalisation personnelle, je travaille sur ce projet depuis plus de 10 ans et j’ai envie de laisser quelque chose de bénéfique pour l’industrie textile et pour le bien-être des gens. Je suis aussi, avec mon épouse, dans la restauration et nous ouvrons un des premiers restaurants de nouvelle cuisine créative indonésienne à Bali, à des prix très doux. Enfin, je suis aussi un des directeurs de la société de développement de logiciels et de marketing numérique www.webmediadeveloper.com à New Dehli, en Inde. Je vis à Bali depuis 1998, ma femme est indonésienne, nous avons 5 enfants.

L’amour à Bali, cela vous inspire ?
Oui, il y a une dimension romantique ici… Et vous savez d’où cela vient ? De la beauté… On se lève le matin, on marche sur une offrande sur un coin de trottoir, c’est ça la beauté. Où ailleurs dans le monde peut-on trouver cela ? Et puis il y a la spiritualité aussi, elle est toujours là même si ça change un peu. Et enfin, l’élément qui tue : le sourire. C’est beaucoup déjà, on peut toujours chercher plus, mais là, on a déjà l’essentiel, l’équilibre parfait… Ça saute aux yeux non ?

Vos sorties sous le signe de l’amour ?
A mon âge, 61 ans, je sors peu à Bali. J’aime plutôt sortir dans les grandes métropoles mais ici, je vois ce que mes amis aiment, et que j’aime avec eux. Il y a d’abord le côté sunset, avec le 707, au bout de la Batubelig, où les gens se mélangent un peu comme avant. C’est le vrai Bali même s’ils ne se parlent pas comme à Goa 2001 par exemple… Ce n’est pas comme Canggu non plus, qui devient un endroit où toute une nouvelle génération essaye de faire de l’argent par tous les moyens en oubliant l’essentiel je pense, l’âme de Bali… J’ai habité à pantai Berawa, Canggu, en l’an 2000, à une époque où c’était si loin de tout. On habitait au milieu de rizières, sans barrières, sans murs. Il y avait 4 étrangers qui habitaient là. Cela a bien changé depuis ! Et puis, il y a ensuite le côté night. Là, je choisis Jenja pour la musique, des gens du monde entier se mélangent dans ce club où il y a une bonne fraternité et un super son. Enfin, j’aime bien La Favela, La Laguna pour leurs incroyables décos ! Une patte admirable qui marque définitivement Seminyak et propulse Bali dans le monde entier !

Vos escapades sous le signe de l’amour ?
J’aime toujours aller vers Tegallalang, Tampak Siring, par exemple. Depuis 32 ans que je viens à Bali, je suis bien partout, je dois dire… Je prends la moto, je roule jusqu’à Pemuteran, que j’adore et la route qui m’y amène, c’est le Bali authentique, sans constructions modernes, avec toute sa beauté et sa culture, mélangeant les odeurs, les couleurs et les prières. Et je suis heureux comme ça. J’ai des bons plans ailleurs dans le monde mais à Bali, pas besoin, c’est bien partout. Un jour, un ami m’a dit : « Tu sais pourquoi la drogue est interdite à Bali ? Eh bien, parce que Bali, c’est une drogue… » Enfin, je voudrais aussi mentionner l’amitié, s’il est facile de se faire des amis, il est encore plus difficile de les garder. L’amitié, c’est un grand moment de l’amour.

Alors, Bali, c’est le paradis ?
Le paradis, c’est soi-même. Si on arrive à être soi-même, alors on est au paradis.

Propos recueillis par Eric Buvelot

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