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Bali Interhash 2016 : 6 000 hashers, 60 nationalités et plus d’1,2 milliard de budget bière

Les clubs de Hash House Harriers font partie du décor à Bali. Le premier, fondé par le Britannique Victor Mason (La Gazette de Bali n°108 – mai 2014), existe depuis mai 1977 et vient de fêter fièrement son 39ème anniversaire le mois dernier. Mais, pour les néophytes, une petite explication s’impose. Qu’est-ce que le hash ? Des clubs de course ou de marche à pied sans esprit de compétition qui se réunissent toutes les semaines afin de partager goût du sport mais aussi des réunions entre amis plutôt… alcoolisées, où l’on chante des chansons plutôt… paillardes. Les 19, 20, 21 et 22 mai derniers a eu lieu à Bali le 20ème Interhash de l’histoire de ce sport et le deuxième du genre sur l’île. Avec le comité organisateur, revue de détail sur l’organisation d’un événement colossal qui attire plus de 6000 sportifs buveurs de bière du monde entier…

C’est une semaine avant le début des festivités que nous nous rendons chez Pak Eddy (nom de hasher : Knalpot) au nord de Denpasar, pour assister à une réunion du comité organisateur, notamment avec tous les hares qui tracent les parcours à l’avance. L’occasion de rencontrer Pak Liem, alias King Kong, organisateur de l’Interhash de Borobudur en 2012 et présent ici en tant que conseiller, et le grand responsable de l’organisation de ce Bali Interhash 2016 : Pak Awie (ou Papa Cash).

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La Gazette de Bali : Commençons par un peu d’histoire. Quand a eu lieu le premier Interhash ?
Liem : C’était en 1978, à Hong Kong. Il y a eu exactement 847 participants. La première fois en Indonésie, c’était en 1982 à Jakarta, avec environ 1200 personnes. Et la première fois à Bali, c’était en 1988, avec un peu moins de 2500 hashers du monde entier. Là, nous avons plus de 6000 participants.

LGdB : L’Interhash a quelle périodicité ?
Liem : Tous les deux ans, ce n’est pas comme les Jeux olympiques, ou la Coupe du monde de foot ! C’est plus rapproché !

LGdb : L’Interhash s’est-il déjà déroulé dans des pays très lointains, comme sur le continent américain par exemple ?
Awie : Non, jamais. Pourtant, nous avons plus de 250 citoyens américains qui ont réservé cette année. Tous les Interhashs ont majoritairement eu lieu en Asie, à l’exception de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de Chypre et du Royaume-Uni. Le Hash est un sport créé en Malaisie par des officiers britanniques dans les années 30, alors ça reste quand même très centré sur l’Asie. Mais l’Amérique, ça viendra un jour, c’est sûr…

LGdB : Après Bali 2016, où aura lieu le prochain Interhash alors ?
Liem : C’est en balance entre les îles Fidji, Kuching (Malaisie) et Medan (Indonésie)*.

HHH 4LGdB : Comment une ville est-elle choisie ?
Liem : Nous avons un comité d’une dizaine de personnes qui décide des candidatures à retenir. Les prétendants à l’organisation de l’Interhash doivent payer un droit d’inscription et présenter leur dossier. La décision se prend en fonction de différents facteurs. Sinon, après, la décision finale se fait par les urnes. C’est un hasher, un vote, les participants à l’Interhash votent pour le prochain site de façon démocratique.

LGdB : Les autorités de Bali doivent être fières d’accueillir l’Interhash pour la deuxième fois ?
Awie : C’est indéniable, c’est un plus incontestable pour la promotion de l’île et une opération touristique et promotionnelle extrêmement importante.

LGdB : Apportent-elles leur aide ?
Awie : Oui, évidemment…

LGdB : Un budget ?
Liem : Non, pas d’argent. Mais nous obtenons toute une série de lieux et services gratuitement, une aide logistique importante, par exemple pas moins de 140 bus pour acheminer les participants, le concours de la police et de l’armée avec une centaine de policiers et une cinquantaine de militaires. On nous ouvre les routes, on nous construit le camp de base, on nous met à disposition des équipes médicales avec des cliniques de campagne et une dizaine d’ambulances. Deux hôpitaux sont assignés pour l’événement. Nous obtenons toutes les autorisations nécessaires sans problème car nous avons l’appui des élus locaux. Et même un service de catering gratuit le jour des runs. Ainsi que des attractions touristiques, comme des danses traditionnelles pour divertir les participants. Chaque soir est également organisée une grande fête à l’hôtel Grand Inna Bali Beach.

LGdB : Pouvez-vous nous décrire votre comité ?
Eddy : Notre comité est celui du Denpasar Hash, nous sommes 50 membres. Ce soir, nous sommes en meeting avec les hares, ceux qui ouvrent les pistes que les participants vont emprunter.

LGdB : Combien de temps cela prend-il d’organiser un Interhash ?
Liem : Cela prend du temps, beaucoup de temps. Il faut d’abord faire campagne pour son dossier. Nous avons commencé cette campagne en 2012. Puis quand on a obtenu le feu vert, il faut s’y mettre de suite, soit deux ans à l’avance. Nous avons été choisis en 2014 à Hainan (Chine) et nous avons effectivement tout de suite constitué une équipe de travail.

LGdB : Pak Liem, quelle est votre position dans ce comité ?
Liem : Je ne suis là qu’en conseiller. Comme j’ai déjà organisé l’Interhash de 2012 à Borobudur où il y a eu 5200 participants, on me demande mon avis pour celui-ci. Le chef de ce comité 2016, c’est Pak Awie.

LGdB : C’est cher à organiser un Interhash ?
Liem : Pour l’instant, nos dépenses s’élèvent à presque 9 milliards de roupies. C’est pourquoi, nous mettons en place le système de réservations au plus tôt.

LGdB : Justement, combien de participants attendus cette année ?
Awie : A une semaine de l’événement, nous avons plus de 6000 inscrits, qui viennent de plus de 60 pays différents. En numéro un, l’Indonésie bien sûr avec 1159 inscrits, puis la Malaisie, l’Australie, les Etats-Unis, Taïwan, etc. De nombreux pays européens, il y a 4 Français inscrits. Nous aurons aussi pas mal d’Africains.

LGdB : Combien coûte l’inscription ?
Awie : 150$ par personne. On peut aussi s’inscrire sur place. Le ticket inclut les trois diners avec les fêtes et un sac à doc rempli de merchandising Bali Interhash 2016. Le Red Dress Run, qui a lieu le 19 mai, est en supplément à 30$.

LGdB : Y a-t-il un « Ball Breaker Run » ? C’est-à-dire un run semi-marathon…
Eddy : Oui, bien sûr, c’est prévu le 21. Il en faut toujours un pour les durs à cuire… Il y a dix sites sélectionnés pour les runs réguliers qui sont répartis entre le 19, le 21 et le 22 mai, sur 4 régions de l’île.

LGdB : Quel est le profil du hasher qui fait l’Interhash ?
Eddy : Comment dire, pour les Asiatiques, ils viennent plutôt en groupe, voire même en famille. Pour les Occidentaux, c’est plus des individus.

LGdB : Que pouvez-vous dire sur le programme complet ?
Liem : Ne vous inquiétez pas, il y a de tout, même un feu d’artifice de bienvenue sur la plage de Sanur. Il y a à manger, à boire… En 2012, à Borobudur, mon budget bière s’est élevé à 1,2 milliards de roupies. Car le hash, c’est aussi, voire surtout, la fête !

 

JE SUIS UN VETERAN DE L’INTERHASH

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« Hi ! Je suis de New-York City mais je vis à Hawaï. Je suis fonctionnaire là-bas. Mon nom de hasher, c’est « War and Peace of Shit ». C’est la 4ème fois que je viens à Bali. J’adore les gens ici, ils sont super cool. J’étais déjà venu en 1988 lors du premier Interhash de Bali. Je suis en quelque sorte un vétéran. J’ai commencé ma carrière de hasher en 1978. J’arrive juste de Corée du Sud où j’ai fait une semaine de hash et j’y retourne après Bali pour une nouvelle semaine de hash avant de rentrer à Hawaï. Et non, je ne ferai pas le « Ball Breaker » samedi car j’ai déjà 55 ans, man ! On on ! »

JE VIENS VOIR MA FAMILLE ET JE FAIS L’INTERHASH

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« Selamat sore, moi, je suis originaire de Kuta, Bali, je suis donc la régionale de l’étape. Je vis à Houston aux Etats-Unis mais mon « Mother Hash », c’est Bali Hash One, depuis 2010. Mon nom de hasheuse, c’est « Dick Lover », merci de ne pas faire de commentaires… C’est génial d’être de retour à la maison. Je peux faire d’une pierre deux coups, voir ma famille et faire l’Interhash. Je n’ai jamais fait de « Ball Breaker », c’est trop long, trop dur, le hash, ça doit être du plaisir… »

MON PLUS LONG RUN SEULEMENT 16KM

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« Hi guys ! Je suis le seul hasher présent ici en provenance de Tallinn (Estonie) où nous avons un club de 15 membres seulement. Notre devise, c’est « Small but Low Quality ». C’est ma 3ème fois à Bali mais la première pour le hash. J’étais venu en lune de miel avant… Oh, et j’ai fait l’Interhash de Kuching en 2010 ! Aujourd’hui, à Goa Gajah, j’ai fait le médium. Je ne pouvais pas faire le « Ball Breaker » parce que j’ai mal au genou. Le plus long que j’ai jamais fait, c’est 16km… »

NOUS LES HASHERS DE GUAM, ON EST VENUS EN BANDE

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« Salut ! Je vis à Guam où je fais des études de relations internationales mais je suis originaire de Boston. Mon nom de hasheuse, c’est « SBD ». Je suis venue en touriste en Indonésie une première fois avant de faire l’Interhash de Borobudur en 2012. Ici, j’adore, le temps est magnifique. J’ai commencé les runs avec les Hash House Harriers de Boston en 2008. J’adore le hash, j’ai plus de 500 runs au compteur. Comme tu as vu, je m’échauffe avant sérieusement et je fonce ! Ahah ! Là, on est venus en bande avec le club de Guam, on est là pour faire la fête aussi ! Je verrai si je fais le « Ball Breaker ». Ca dépend un peu de la fête de la veille. On on ! »

LA FETE EST GENIALE AUTOUR DU CIRCLE

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« Bonjour, je viens de Penang en Malaisie. C’est la première fois que je fais le hash à Bali mais je suis allé aux Interhash de Hainan, Borobodur et Kuching avant. C’est donc mon 4ème Interhash. Mon nom de hasher, c’est « Sumitomo ». Aujourd’hui, à Goa Gajah, j’ai pris le trajet médium de 7km que j’ai réalisé en 45mn. Pour moi le hash, c’est avant tout « be happy ». J’ai décidé de ne pas faire le « Ball Breaker » parce que je suis un peu fatigué. Mais je l’avais fait à Hainan. La fête est géniale aujourd’hui autour du circle… »

 

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