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Bali Deli : tous les produits du monde au bout du monde

Marc François, le manager du Bali Deli, fête ce mois-ci ses 20 ans de présence en Asie. Expatrié tout d’abord à Hong Kong pendant 12 ans où il a fondé une famille, ce chef cuisinier né dans les Landes a ouvert des établissements très prospères. Une fois revendus, le beau pactole a été investi en bourse juste avant le krach de 97… Nouveau départ à Singapour, cauchemar pendant deux ans. Alors, quand son ami Alex, un ancien client de Hong Kong devenu un ami, lui propose de venir à Bali pour réfléchir à l’ouverture d’un bar à tapas, il saute sur l’occasion. En faisant leur étude de marché sur place, les anciens les orientent plutôt sur l’idée d’un « gourmet », une épicerie fine associée à un petit restaurant à Seminyak. Coup de chance, la jalan Sunset sur laquelle ils avaient parié pour draîner tous les clients de la région commence à être goudronnée à peine un mois après la signature de location du terrain. Revers de la médaille, trois mois après le début des travaux en 2002, c’est la première bombe. Interrogation… Finalement l’établissement ouvrira ses portes en avril 2003.

« On ne connaissait rien à ce métier, avoue dans un sourire le manager, il a fallu faire un immense travail de sourcing, nous avons à l’heure actuelle 370 fournisseurs. C’est la première fois qu’était proposé à Bali un éventail aussi large de produits d’importation. Les clients étaient incrédules, nous, on y avait mis notre passion pour les produits gourmets. » Les deux importateurs disposant de surface de vente au détail (Dijon à Kuta et Gourmet Garage à Jimbaran) les ont d’abord regardés comme un vrai concurrent : « en fait, nous nous fournissons chez eux pour toute notre épicerie, ils se sont bien vite rendu compte que leur chiffre d’affaires a fait un bond en avant. » Et au sujet de Carrefour ? « Nous ne boxons pas dans la même catégorie, nous ne sommes ni un supermarché au même titre qu’Alfa ou Makro ni importateur, souligne le manager français. Nos clients sont allés y faire un tour pour constater que les cornichons, la moutarde et la confiture étaient moins chers mais au bout de trois mois, ils sont revenus chez nous ».

Dans ce magasin dédié aux produits d’importation, le pourcentage de clients indonésiens n’a fait que progresser depuis l’ouverture : « nous sommes passés de 20 à 35% de clients indonésiens à Bali. A Jakarta, notre second magasin qui vient de rouvrir en juillet, le pourcentage est supérieur à 50% ». Pour le reste, localisation oblige, un pourcentage notable de Français et d’Italiens et des clients du monde entier, surtout parmi les touristes : « les touristes relèvent le panier moyen, ils dépensent sans compter, relève Marc François tandis qu’à Jakarta, nous ne pouvons pas compter sur eux et de surcroît, l’environnement est nettement plus concurrentiel. »

L’ancien chef d’Hong kong, qui est aussi un des 6 actionnaires du magasin, se plaît dans son nouveau métier : « je suis d’un naturel patient et j’ai réussi à former une très bonne équipe motivée et bien payée de 180 personnes où il y a très peu de turn over. Rien n’est parfait ici mais c’est pour ça que j’aime autant ce pays, c’est aussi dans le défi qu’on trouve sa récompense. »

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