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Aventures sur les pentes du Raung

Si vous prenez souvent l’avion entre Denpasar et Jakarta et que vous êtes assis à gauche côté hublot, il y a peut-être un volcan situé à l’extrême est de Java qui a attiré votre regard en raison de la beauté et de la perfection de sa caldeira et la profondeur de son cratère, c’est le Raung. Ce volcan est un des plus actifs d’Indonésie, ses premières éruptions enregistrées par les Occidentaux remontent à 1586 et 64 suivirent jusqu’en 2007. Je n’ai pas réussi à trouver la signification du mot Raung mais sa sonorité évoque pour nous un bruit d’explosion. Aux temps préhistoriques, une explosion sur son flanc ouest a provoqué un éboulis qui s’est étendu sur 79 km, ça donne un aperçu de la puissance explosive de la bête !

L’ascension de ce volcan ne présente pas de difficultés mais exige quand même une bonne condition physique avec un dénivelé positif de 1600 m la première journée et environ 400 m de plus le lendemain matin jusqu’à la caldeira. Comme le trek s’annonçait sûrement trop facile, le destin s’est chargé de mettre un peu de piment dans notre aventure.

Notre guide, trouvé sur un blog, nous avait inspiré confiance au premier abord mais il nous a faussé compagnie dès le début de l’ascension avec un autre porteur, sans nous prévenir et surtout avec un de nos sacs à dos. Après avoir fait le point sur nos réserves d’eau, de nourriture et notre matériel de couchage, nous avons décidé de continuer sans lui et avec nos quatre porteurs restants parce que le chemin semblait ne pas poser de difficultés particulières. Nous avons atteint le camp de base à 2900 m vers 17h.

Coucher de soleil magnifique, formation orageuse au loin, nous nous félicitons de cette ascension et d’avoir cheminé à travers une nature aussi belle. En préparant notre repas, nous déchantons un peu, une partie de nos provisions ont disparu, avalées tout rond par nos porteurs pendant la journée qui ne nous ont pas dit que le guide était parti avec leurs bungkus… Il ne nous reste que quelques carottes et des biscuits apéritifs sur lequel nous tartinons un peu de mayonnaise. Nous allumons un beau feu de camp. Et surprise, une heure plus tard, notre guide refait son apparition, 11 heures après nous avoir lâchés comme des vieilles chaussettes, avec un nouveau porteur, le sac à dos manquant et de précieuses bouteilles d’eau pour redescendre le lendemain.

La caldeira est atteinte le lendemain au lever du jour, nous voyons le soleil entrer doucement dans le cratère très profond, quelques fumeroles s’élèvent en son cœur. Sur l’horizon, nous devinons le Semeru, l’Argopuro, le Bromo et le Kawah Ijen. Nous sommes pressés de redescendre pour nous réchauffer. Après nos 2000 m de descente, nous filerons en minibus, direction l’Ijen Resort, le seul hôtel confortable de la région, cerné par les rizières et les daturas, avec une vue panoramique sur trois volcans, c’est bien le minimum syndical pour des trekkeurs amoureux des volcans d’Indonésie !

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