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Ah, le bon vieux temps du cinéma de Papa !

En ce mois de célébration du cinéma, Balinale oblige, et afin de ne pas communier avec le public bien comme il faut qui s’émerveille de voir Julia Roberts redonner un sens à sa vie dans « Eat, Pray, Love », scellant ainsi le nouveau devenir touristique de Bali comme un nirvana pour Occidentales déboussolées, penchons-nous sur un pan d’histoire oublié du cinéma… indonésien. Eh oui, le cinéma indonésien existe – même s’il a peu de visibilité internationale – et il regorge de bien des perles rares pour tout passionné du 7ème art. Si le nombre de films produits par le pays a augmenté considérablement depuis l’ère de la reformasi, il ne faudrait cependant pas croire que cela est dû à un quelconque bourgeonnement de créativité rendu possible par l’avènement de la démocratie. En fait, c’est surtout la réduction des coûts grâce à l’image numérique qui a relancé l’industrie car côté censure, ou même autocensure, ça ne s’est pas arrangé. Et aujourd’hui, on peut affirmer que le film indonésien était plus libre avant, dans les années 80 à 90, une période qui correspond à un âge d’or en terme de liberté des moeurs cinématographiques. Un peu comme cette disparition de la censure dans la France post-soixante-huitarde qui avait favorisé une création débridée pendant quelques années, jusqu’à l’arrivée des certifications X qui condamnaient ces films libertaires aux salles de films pornos et donc à leur disparition programmée.

Le cinéma indonésien tout entier a pourtant bien failli disparaître dans ces années 90. Peut-on dès lors parler d’âge d’or ? Oui, car par un miracle encore inexpliqué par les historiens et les sociologues, le Lembaga Sensor Film (LSF) laissait passer près d’une vingtaine de films par an avec des thématiques ouvertement sexuelles qui révolutionnaient les mœurs, ou du moins leurs représentations au grand écran. Et comme le rappelle un blogueur nostalgique sur [forumkami.com->forumkami.com], cela a permis à toute une génération de jeunes actrices de devenir des « bombes sexuelles grâce à leur audace, leur assiduité, leur professionnalisme. » Excusez du peu… Le même affirme qu’un tel laxisme du LSF serait tout à fait improbable aujourd’hui. Alors la censure a-t-elle contribué à sauver l’industrie du cinéma indonésien en rengainant provisoirement ses ciseaux ? Peut-être, en tout cas, en cette fin de règne de Suharto, les films locaux étaient bien plus hardis qu’ils ne le sont aujourd’hui, complètement empêtrés dans la morale et le conformisme ambiants. Certes, ces « film esek esek » étaient pour beaucoup des navets mais ceux d’aujourd’hui sont-ils mieux ? Introuvables dans le commerce, on ne garde de ces films qu’un souvenir fané et indistinct dans lequel résonnent les noms de ces créatures sublimes devenues aujourd’hui subliminales : Eva Arnaz, Sally Marcellina, Ayu Lestari, Lela Anggraeni, Kiki Fatmala, Inneke Koesherawaty, Malvin Shayna, Febby Lawrence, Gitty Srinita, Windy Chindyana…

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